Grand vent

Il ne vient pas du large,
Mais comme il fait du bien
Ce vent un peu sauvage
Qui fouette mon visage
Dans le petit matin !

Légèrement humide,
Doux et frais à la fois,
Voilà qu’il illumine
Mon sourire et mes rimes
D’un petit air narquois

Et cette Mouette blanche,
Que je poursuis des yeux
Dans le ciel nuageux,
Survolant en silence
Cette grise banlieue,

Est-elle aussi en manque
D’air iodé et d’embruns,
Privée de l’océan
Et de sa terre natale,
Telle un voilier errant
Loin de son port d’attache ?

Cet oiseau de passage
Au délicat plumage
Passe au-dessus de moi,
Tournoyant maintes fois.

J’arrête alors mon pas
Pour tenter de comprendre
Ce qu’il attend de moi,
Mais voilà qu’il s’en va

Sans attendre la fin
De mes observations,
Changeant de direction,
Il part dans le lointain
Rejoindre l’horizon.

Soleil et lune

Le soleil peu à peu décline à l’horizon
Il a suivi, altier, la grande parabole
Qui va d’est en ouest, suivant la progression
Dessinée dans les cieux depuis la nuit des temps.

L’astre d’or en faisant cette révolution
A traversé le ciel d’un azur sans nuage ;
Réchauffant mes épaules, caressant mon visage,
Illuminant le jour de ses tendres rayons.

J’ai tourné le regard et, placée juste en face,
Se détachait déjà la lune toute blanche
Là où, neuf heures plus tôt, il avait avec grâce
De la voûte céleste commencé l’ascension.

Un clin d’œil de l’une, et de l’autre un sourire,
Le temps de s’effacer dans le rose du soir,
Et la lune gibbeuse croissante s’illumine
Pour veiller sur la nuit qui se pique d’étoiles.

Le soleil naît à l’horizon

– À mon père –


Le soleil naît à l’horizon,
Le ciel s’est habillé de rose ;
Il illumine les maisons
D’une belle lumière fauve.
 
Baignés de sa vive clarté,
Tous les petits carrés
Des vitres alignées
Reflètent dans l’aurore
 
Les éclats de cet or
Qui m’éblouit les yeux,
Éphémère trésor
Intense et fabuleux.

Méditerranée

La Méditerranée,
Avec ses vaguelette
Ou vagues qui se dressent,
Plus hautes, plus rebelles,
Nous heurtant de plein fouet,
 
Puis viennent s’échouer
En écume bruissante
Qui lèche les galets,
Avant de refluer
Vers des eaux plus profondes ;
Perpétuel mouvement
Guidé par les marées.
 
La Méditerranée,
Fraîche à nos corps pressés
De goûter aux bienfaits
Que l’eau de mer procure
À nos peaux surchauffées,
Saturées des degrés
D’un soleil qui perdure…
 
La Méditerranée ;
Eau salée transparente,
Verte sur les rochers,
Avec ses courants froids
Ou tièdes par endroits
 
Et ces poissons qui nagent
À deux pas du rivage,
Juste sous la surface,
En bancs organisés
Si bien chorégraphiés ;
 
Vivantes étincelles
Dont les flancs réverbèrent
Mille éclats de lumière
Qui chatoient dans la mer.