Incendie à l’horizon

Incendie à l’horizon
Mais je n’en vois pas les flammes,
Juste cette fumée âcre
Qui diffuse son poison
Et couvre d’un voile sombre
Le bleu flou d’un matin calme.

Les pompiers se mobilisent,
Je les entends qui s’activent
Quand retentissent au loin
La sirène et les pin-pon…

Les martinets continuent
Leurs grands circuits dans les nues,
Ma journée commence à peine
Mais elle débute avec eux…

Ils sont encor silencieux ;
J’entends le bruit de leurs ailes
Quand ils frôlent ma fenêtre,
Et le détail de leurs plumes
M’apparaît en transparence
Tandis qu’ils m’offrent leur danse
En cadeau venu du ciel.

Dans l’herbe

La femelle lucane
Court dans l’herbe coupée,
Se faufile, se hâte
Vers quel abri secret ?
A-t-elle un rendez-vous,
Ou part-elle se cacher
Pour fuir cette chaleur
Annoncée de l’été ?

Comment s’oriente-t-elle
Sur ce grand territoire
Où de simples rochers
Deviennent des montagnes ?
Je la vois s’éloigner
Sous des brins de muguet.

Ainsi chacun se presse 
Et court vers son destin
Sans penser que demain
Réserve des surprises,
Ignorant que ce jour
Peut être le dernier,
Qu’il faut le savourer
Et le laisser partir.