Dans le ciel gris fumé

Dans le ciel gris fumé, cris perçants à l’appui,
Passe un héron cendré, d’une mouette suivi ;
Quelle étonnante scène en plein cœur de Paris !
Le nez à la fenêtre, j’en suis tout ébahie.
 
Le Sacré-Cœur ressort sur la ville assombrie ;
Sa blancheur éclatante la grisaille défie.
Une belle lumière éclaire les maisons,
Réchauffe l’atmosphère et balaie l’horizon.
 
Le ciel aquarellé s’est teinté d’anthracite ;
Un lavis gris foncé mêlé d’encre de Chine.
Les nuages de plomb se sont enchevêtrés
Cependant que l’orage à grands pas avançait.

Sens-tu ?

Sens-tu dans l’air si doux que vivifie la pluie
L’odeur chère à mon cœur des troènes fleuris ?
Elle me renvoie toujours au temps de mon enfance,
Marquant à tout jamais mon début d’existence,
Et ce voyage-là chaque année me revient.
 
Quand l’été se profile sur leur luisant feuillage,
Leurs délicates fleurs rassemblées en bouquets
Révèlent leur blancheur, exhalent leur parfum,
Et constellent d’étoiles leurs généreuses haies
Pour la joie des insectes et celle des humains.