Pattes roses, ventre clair,
Billes noires, nez pointu,
Le Surmulot va et vient
Du soir au petit matin,
De son terrier aux poubelles,
Ne se cachant même plus
Quand il croise le chemin
D’un être du genre humain
Qui partage son terrain.
Il court sans se retourner,
Se faufile un peu partout,
Dans un jeu de cache-cache
Qu’il doit jouer avec nous,
Poursuivant en solitaire
Son alimentaire quête,
Pendant que ses enfants guettent,
Attentifs à ce manège,
Chacun ressortant la tête
Du gruyère de la terre.
Pattes roses, ventre clair,
Billes noires, nez pointu,
Le Surmulot n’ira plus
Du soir au petit matin,
De son terrier aux poubelles.
Il a croisé le chemin
Des pièges que les humains
Installent sur leurs terrains,
Et il gît là, sur le flanc,
Sans un regard des passants.