Soleil couchant sur la vallée

– À Thierry L.-C. –


Invitée cet été à découvrir un lieu

Où votre âme est en paix et qui vous rend heureux,

Nous avons emprunté le sentier escarpé

Qui mène à travers bois vers l’éperon rocheux

Jusqu’au vieux château-fort aux pierres patinées,

Moyenâgeux vestige d’une époque passée ;

Promontoire élevé qui surplombe l’Alsace

Dont se dresse au lointain la fière cathédrale.

Sur le point culminant de cet observatoire

Nous offrant la primeur d’un vaste paysage

De vergers ordonnés, de vignes en terrasses,

Habillant les versants de coteaux cultivés,

De la plaine du Rhin jusqu’à la Forêt-Noire

Nous avons contemplé le soleil se coucher ;

Saisissante beauté d’un ciel ennuagé

Qui se troue pour laisser des rayons traverser

La couche ouatinée de l’édredon céleste

De ces traits de lumière à la blancheur extrême,

Ouvrant une fenêtre sur le monde d’après.

Lors se sont succédé les splendeurs éthérées

D’horizons éphémères aux coloris divins ;

Tableaux éblouissants inlassablement peints

D’incroyables brasiers savamment orchestrés

Aux teintes qui flamboient, aux nuées chamarrées

D’or ou de zinzolin, de cinabre enflammé,

Sous nos yeux subjugués par l’intense palette

Dont le soleil dispose avant de disparaître,

Jusqu’à ce que ses feux s’assombrissent, s’éteignent,

Et que vienne pour nous le temps de s’en aller.

Lucioles

– À L. et C. –


Longue marche silencieuse
Dans la nuit noire d’ivoire,
Jusqu’à l’avènement rare
D’un inoubliable soir
 
Dévoilant par le langage
Codé d’une mouche à feu,
La féerie lumineuse
De ses signaux amoureux ;
 
Flammèches luminescentes,
Brillant par intermittence,
Qui scintillent dans les airs
Jusqu’au mystérieux repaire
 
Où les lumières s’affolent
Dans un ballet d’étincelles,
Petites fées sylvicoles
Dont la beauté se révèle ;
 
Girandoles de lucioles
Qui allument leur fanal
Et clignotent dans le soir
De leur envolée nuptiale,
 
Semant des paillettes d’or
Au fond de vos yeux ravis
Pour laisser dans vos mémoires 
L’enchantement d’une nuit.

L’orage se prépare

Chaleur moite qui stagne dans l’air humide et lourd,
Sous l’aérienne chape aux cotonneux contours
L’orage se prépare ; tableau éblouissant
D’une intense lumière saturant les pigments.
 
Les cumulonimbus se chargent tant et plus
De gouttes en suspend attendant le signal,
Un éclair aveuglant zèbre le paysage ;
Puis le tonnerre éclate et crève les nuages.
 
Dans un fracas violent l’eau de pluie se répand ;
Trombes d’eau qui s’abattent en déluge céleste
Et la terre assoiffée accueille ce présent
Qui ruisselle de vie et chante d’allégresse.