Ascension solitaire

– À Thierry L.-C. –


Ascension solitaire au cœur du Pays basque

D’un grimpeur amoureux de ses chères montagnes ;

Des ciels majestueux, jusqu’au papillon brun

Qui passe en voletant lui effleurer la main

Le silence absolu, l’apaisement total,

Troublé de temps en temps par la chanson du vent

Ou le tintement clair des cloches de métal

D’un groupe de pottoks qui broute librement

Ces vastes pâturages riches d’une herbe grasse

Qui s’étend alentour et verdit les sommets ;

Merveille des hauteurs à l’horizon bleuté

Où le soleil s’échappe de nuées argentées.

Soleil couchant sur la vallée

– À Thierry L.-C. –


Invitée cet été à découvrir un lieu

Où votre âme est en paix et qui vous rend heureux,

Nous avons emprunté le sentier escarpé

Qui mène à travers bois vers l’éperon rocheux

Jusqu’au vieux château-fort aux pierres patinées,

Moyenâgeux vestige d’une époque passée ;

Promontoire élevé qui surplombe l’Alsace

Dont se dresse au lointain la fière cathédrale.

Sur le point culminant de cet observatoire

Nous offrant la primeur d’un vaste paysage

De vergers ordonnés, de vignes en terrasses,

Habillant les versants de coteaux cultivés,

De la plaine du Rhin jusqu’à la Forêt-Noire

Nous avons contemplé le soleil se coucher ;

Saisissante beauté d’un ciel ennuagé

Qui se troue pour laisser des rayons traverser

La couche ouatinée de l’édredon céleste

De ces traits de lumière à la blancheur extrême,

Ouvrant une fenêtre sur le monde d’après.

Lors se sont succédé les splendeurs éthérées

D’horizons éphémères aux coloris divins ;

Tableaux éblouissants inlassablement peints

D’incroyables brasiers savamment orchestrés

Aux teintes qui flamboient, aux nuées chamarrées

D’or ou de zinzolin, de cinabre enflammé,

Sous nos yeux subjugués par l’intense palette

Dont le soleil dispose avant de disparaître,

Jusqu’à ce que ses feux s’assombrissent, s’éteignent,

Et que vienne pour nous le temps de s’en aller.