Lors, tu verras au loin

– À Thierry L.-C. –


Lors, tu verras au loin se pailleter la grève

Quand le soleil descend pour caresser la mer ;

Ce chemin de lumière sur les vagues d’argent,

Le sable mordoré sous les feux du couchant.

Tu verras les galets semés sur le rivage

Comme autant de tortues aux rondes carapaces,

Immobiles, luisant sous la blonde clarté,

Le sable qui ravine pour mieux les enchâsser ;

L’océan qui souligne d’un horizon liquide

Un ciel de fleurs de lin au pastel estompé,

Pris entre des nuées aux coloris poudrés

Qui déploient leur lueur et s’ombrent d’orangé.

Tu verras en ce lieu où éclot la beauté,

Face à l’immensité déployant ses attraits,

La crête découpée des lignes de rochers

Nous laissant deviner un relief indompté

Et, les pieds dans l’écume, un goéland poète,

Marine silhouette que l’on distingue à peine,

Scruter cet océan aux multiples facettes

Sans perdre une miette de la magique scène.

Une araignée dans les airs

Une araignée dans les airs
Se détache sur le ciel
D’un éther céruléen,
Suspendue à mi-chemin
Entre un platane encor vert
Et l’écran publicitaire
Affichant un mannequin
Dans des dessous de dentelle.
 
Une araignée acrobate,
Funambule sur un fil
Tendu de soie invisible
Flotte à hauteur de ma vue,
Indifférente à la rue
Où les voitures se pressent,
Un point perdu dans l’azur ;
Minuscule vie terrestre
Qui sait ce qu’elle doit faire.

Ascension solitaire

– À Thierry L.-C. –


Ascension solitaire au cœur du Pays basque

D’un grimpeur amoureux de ses chères montagnes ;

Des ciels majestueux, jusqu’au papillon brun

Qui passe en voletant lui effleurer la main

Le silence absolu, l’apaisement total,

Troublé de temps en temps par la chanson du vent

Ou le tintement clair des cloches de métal

D’un groupe de pottoks qui broute librement

Ces vastes pâturages riches d’une herbe grasse

Qui s’étend alentour et verdit les sommets ;

Merveille des hauteurs à l’horizon bleuté

Où le soleil s’échappe de nuées argentées.