Lucioles d’orage

– À T. L.-C. –


La partition des éclairs

Une nuit spectaculaire ;

Théâtre son et lumière

D’une scène à ciel ouvert

Où des lucioles d’orage*

Clignotant dans l’entourage,

Révèlent la cathédrale

Par à-coups, dans l’ombre noire

Énergie continuelle

Qui transfigure le ciel,

Fragmentant le paysage

De surprenants découpages

Animés par le brouillage

Des teintes sous le voltage

De la nuit qui se morcelle

Dans ces zébrures d’éclairs

Sous les fracassantes salves

Des grondements du tonnerre

Qui retentit et s’emballe

Dans d’éclatantes rafales,

Séparant par ces décharges

Qui font trembler les nuages

Les différents mouvements

D’une pièce originale

Flamboyant dans l’atmosphère,

Aux percussions d’un orchestre

Jouant audacieusement

Sa symphonie singulière


* Merci à T.L-C. pour cette expression imagée

et pour l’inspiration d’une vidéo d’un soir d’orage…

Bruyante escorte

Vaste envolée au point du jour,

Nuée d’ailes aux plumes vertes,

Bruyante escorte fendant l’air

Grandissant au fil des amours

Les perruches tôt rassemblées

Quittent l’endroit de leur éveil,

Guidées par un puissant appel

Et retrouvent dans la soirée

Ces lieux bruyamment désertés,

Dans un mouvement perpétuel

Que l’on suit des yeux, étonné,

Sans en connaître les secrets

Laissez-moi vous offrir

– À mes amis,

et à tous ceux qui ont un temps souffert de la chaleur extrême dans l’été triomphant –

Laissez-moi vous offrir la fraîcheur des embruns,

L’éclat de la rosée sur l’herbe du jardin

Se parant de cristaux dans le petit matin,

Et scintillant des feux de l’astre de clarté

Laissez-moi vous offrir l’air agitant les palmes,

Les feuillages qui dansent dans les grands châtaigniers,

Le ciel ennuagé qui complète sa gamme,

Le vol des goélands, des choucas et des geais

Laissez-moi vous offrir le vent dans les ramures,

Le lièvre qui détale au premier mouvement,

L’averse ou le crachin hachurant les toitures,

Les couleurs de l’aber changeant au fil du temps

Laissez-moi vous offrir l’eau salée transparente,

Le sable doux et fin où s’enfoncent les pieds,

La longue chevelure des algues nonchalantes

Se mouvant dans les vagues avant de s’échouer

Laissez-moi vous offrir l’horizon gris et mauve,

l’indomptable océan qui bondit et s’ébroue,

Projetant son écume de la poupe à la proue

Des bateaux de pêcheurs partis bien avant l’aube

Laissez-moi vous offrir la majesté sauvage

D’une nature fière puisant dans son langage

Pour préserver des siècles son authenticité,

S’enracinant toujours contre vents et marées

Laissez-moi vous offrir un peu de la Bretagne

Qui chante dans mon cœur et vivifie mon âme,

Qui m’inspire ces vers et toujours m’accompagne

Par les celtes accents qui en sont le sésame