Reflets de saules

Reflets de saules dans l’eau du lac,
Des branches plongent là où se cachent
Quelques familles de poules d’eau.
 
Des poussins, de duvet couverts,
Petits corps noirs et grandes pattes,
Nagent ou suivent à la trace
Des adultes à découvert ;
 
L’un piaille en appelant sa mère,
L’autre court, alerte, sur l’herbe,
Mangeant quelques petits insectes
Qu’un parent diligent révèle
En soulevant des feuilles sèches.
 
De grosses carpes limoneuses
Nagent tout près de la surface
En ondulant dans l’eau grisâtre,
Dans une danse silencieuse.
 
Quelques canetons se promènent
Sans trop s’éloigner de leur mère,
Souriants de l’œil et du bec ;
Comme une heureuse parenthèse.

Bergère

– À Marie July –


L’aurore est déjà levée,
J’ouvre les yeux tu es là,
Là, juste au-dessus de moi,
Environnée de lumière
Dans un écrin bleu pastel
Où dansent des Martinets.
 
Ils virevoltent, légers,
Improvisent un ballet
Semblant dire qu’il est temps
Maintenant de se lever
Afin de faire le plein
De l’énergie du matin.
 
Mais voilà que tu te drapes
D’une écharpe de nuages
Dissimulant à ma vue
Ta présence délicate,
Avant que le vent se charge
De les entraîner plus loin.
 
Reste un ciel pommelé
Tel un champ de doux flocons
Garni de petits moutons
Semant leurs blanches toisons ;
Et tu veilles ma bergère
Sur ce paisible troupeau,
Avec un sourire aux lèvres
Sans prononcer un seul mot.