Papillonnements d’hirondelles
Dans les grises nuées du ciel,
Battements de petites ailes
Qui voltigent gracieusement
Papillonnements d’hirondelles
Aux calligraphies éphémères
Que ces légères messagères
Tracent dans l’air secrètement
– À Kévin –
Quelle fée a laissé
Son empreinte irisée
Sur la feuille ajourée ?
Est-ce un coléoptère
La frôlant de ses ailes
Aux teintes arc-en-ciel ?
Est-ce une libellule
Venue tremper sa plume
À l’encre de la lune ;
L’iridescente bulle
Aux reflets chatoyants
Se posant un instant ?
Serait-ce un scarabée
Au dos métallisé
Faisant du toboggan
Sur la feuille mouillée ;
Ou le sieur escargot,
Ne mâchant pas ses mots,
Venu se promener
Sur ce vert marchepied
Aux très gourmands attraits ?
La pluie jette sur les carreaux
De fines griffures d’eau ;
Larmes obliques, fugaces,
Venant hachurer l’espace
La pluie chahute en surface
Le dos troublé du canal
Et les pleurs du ciel se noient
Dans l’eau grise qui ondoie
Duo de mouettes dans l’air glacé
Sur le gris tendre des nuées
Ballet céleste en majesté
Grâce ailée dans l’immensité
– À ma fille –
Derrière la paroi épaisse
De l’unique et sobre barrière
Du vaste aquarium de verre
Dansent les corolles fragiles
Et les ombrelles translucides
De délicates ballerines
Elles évoluent, gracieuses
Dans leurs toilettes vaporeuses
À l’opalescente splendeur
Et des rubans de soie nacrée
Suivent leur étonnant ballet
Dans une azurine lueur
Derrière la paroi épaisse
De l’unique et sobre barrière
Du vaste aquarium de verre
Valsent avec sérénité
Ces élégantes admirées
Pour leur transparente beauté