Une étoile nouvelle

– Hommage à Thich Nhat Hanh, maître zen–


Un maître spirituel nous a quittés aujourd’hui ;

La flamme de ma bougie a brûlé jusqu’à la fin

Pour accompagner son âme un petit bout de chemin,

Qu’il sache que son message restera bien après lui.

Une étoile nouvelle a brillé cette nuit,

Une étoile discrète autant que le défunt ;

Halo spirituel du maître vietnamien

Dont le rayonnement généreux se poursuit,

Ici et maintenant, éclairant le chemin.


Soleil d’octobre

Ne plus bouger, rester-là,

Sous le soleil encor bas ;

Douce chaleur concentrée

Par la surface vitrée

Ne plus penser, être-là,

Juste à se laisser aller,

Goûtant cette volupté,

Libérée de tout tracas.

Le store s’abat soudain,

Coupant la blanche lumière

D’un opaque écran funèbre

Occultant le doux matin,

Guillotinant le ciel bleu,

Et sa source naturelle

D’éclairage et de chaleur

Qui réconfortait mon cœur

En caressant de ses feux

L’enveloppe corporelle

De mon être, bienheureux

De se prêter aux douceurs

De ce tendre rituel.

Ils dansent

Ils se sont pris la main et dansent tous les deux
En ignorant la foule rassemblée non loin d’eux,
Comme si l’esplanade était un peu à eux
Et que c’est pour la danse qu’ils s’en étaient venus
 
Deux êtres gracieux se caressant des yeux,
Cheveux gris, peau hâlée, tout en simplicité,
Cheveux courts et peau fine sur ses bras blancs menus,
Dansant à petits pas en jean et ballerines.
 
Ils sont là tous les deux, se frôlant doucement
Dans chaque nouveau geste qui prolonge leur être,
Dansant spontanément pour l’unique bonheur
De suivre la musique au rythme de leur cœur
 
Ils dansent dans la joie, libres comme autrefois
De goûter aux délices du soleil de septembre
Dans un monde vivant où l’énergie palpite,
En savourant la chance d’être en ce lieu ensemble
 
Comme si l’espérance reprenait le dessus,
Que l’amour et la vie n’avaient pas disparu ;
Ils dansent tous les deux, d’une entente tacite,
Et mon regard ne peut pas se détacher d’eux.

Soirs d’été à Strasbourg

La main dans la main, deux par deux,
Se promènent les amoureux
De tous les styles, tous les âges,
Le long de l’Ill ou sur la place
 
Debout ou assis en terrasse
Dégustant les yeux dans les yeux,
Quelques spécialités locales,
Un vin du cru ou une glace.
 
Près des jets d’eau ou sur un banc,
Admirant les vitraux romans
De la superbe cathédrale,
Heureux d’être là simplement
 
Mine apaisée et cœur content,
Quelques étoiles dans les yeux,
Ils se promènent deux par deux
Dans la ville des amoureux.