Le clown triste

Il entre dans l’arène
Et la foule applaudit,
Son sourire élargi
S’ouvre jusqu’aux oreilles,
Un sourire rouge et blanc
Qui recouvre ses rides ;
Il a l’air d’un enfant
Vieux prématurément.

Et les gamins se lèvent
Et ils crient de plaisir
Pour les tartes à la crème
Les soufflets, les jets d’eau…
Sous son masque de peau
Garde-t-il en mémoire
Ces farces dérisoires
Et ces gags un peu gros ?

Voilà qu’il se demande
Ce qu’il fait dans ce cirque ;
Sa vie c’était ce chapiteau,
Son gagne-pain, ce numéro,
Et ces enfants dans les gradins
N’étaient-ils pas un peu les siens ?

Voilà qu’il leur tourne le dos
Et disparaît sous les bravos…
C’était son dernier tour de piste.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *