Epileurs de chenilles

« La poésie est pourrie d’épileurs de chenilles, de rétameurs d’échos, de laitiers caressants, de minaudiers fourbus, de visages qui trafiquent du sacré, d’acteurs de fétides métaphores, etc.
Il serait sain d’incinérer sans retard ces artistes. » 

René Char

« Épileurs de chenilles »


Épiler des chenilles
Quelle curieuse idée !
Comment doit-on s’y prendre
Et avec quel outil ?

Faut-il une précelle
D’une extrême finesse ?
Je n’ose imaginer
Le temps que ça prendrait !

Ou juste un simple fil
Qui nécessiterait
Une dextérité
Rarement égalée !

Avec la cire chaude
Vous risqueriez, mes pauvres
De vous retrouver cuites
Dès le premier essai !

Le rasoir est peut-être
Le mieux approprié
Car il est sans douleur,
Mais pourrait vous blesser,

Ou bien alors la crème
Pour les peaux plus douillettes,
Si l’on n’est pas gêné
Par les poils incarnés ;

Quant à l’électrolyse
Taisez cette bêtise,
Vous risqueriez, c’est vrai
D’être électrocutées.

Pour celles qui voudraient
De nouvelles techniques
Il y a le laser,
La lumière pulsée ;

La méthode est plus chère
Et semble sans danger
Si l’on croit les experts,
Mais c’est vous qui voyez.

Groupées ou solitaires
Parfois processionnaires,
Urticantes, veloutées
Hirsutes ou bien peignées,
Il y aurait de quoi faire…

Allons Mesdemoiselles,
Gardez si ça vous plaît
Votre pilosité !
Elle fait votre renom
Et vous protège au fond
Des peureux et des êtres
Bien mal intentionnés.

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