Le chant du doudouk

C’est le chant douloureux du doudouk arménien ;
Voix profonde et poignante d’un peuple abandonné,
Qui a connu l’enfer en se voyant soudain
Livré aux yeux du monde à cette barbarie
Dont seul un « être humain » peut se rendre coupable,
En enfreignant la loi qui préserve la vie
Et commettant le pire en toute impunité.
 
C’est la plainte des âmes que l’on a sacrifiées
Sous des prétextes vils, crimes inqualifiables,
Héros et héroïnes injustement tombés
Sans renier leur Dieu, sur leur terre natale,
Pour garder cette flamme qui brille dans leurs yeux
Jusque dans le secret de leur éternité.
 
C’est un chant langoureux au timbre chaud et grave,
Évoquant la ferveur, le courage des braves,
Troublante mélodie aux accents admirables,
Douces sonorités venues du chœur des anges
Qui attendent là-haut, en chantant leurs louanges,
D’entrouvrir le passage aux âmes méritantes.
 
C’est le souffle du vent, le long des vastes plaines,
C’est le ruisseau qui court et jaillit aux fontaines,
C’est l’appel des montagnes aux neiges éternelles,
L’oscillation du lac qui ressource et apaise ;
 
C’est la voix des forêts bruissant des mille vies
Qui peuplent ses fourrés, et lorsque vient la nuit,
L’envoûtante musique qui peu à peu vous gagne
Par sa mélancolie, vous émeut jusqu’aux larmes.

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