– À mon cher oncle –
Oublier peu à peu, lentement, par degrés,
Toutes les belles choses que l’on avait aimées,
Oublier cette vie modeste de labeur
Où l’on a savouré chaque petit bonheur
Oublier les paroles, oublier les visages,
Ceux qui nous ont porté, guidé jusqu’à cet âge,
Ceux qui nous ont promis des châteaux en Espagne,
Ceux qui nous ont offert un bateau, une escale
Oublier son enfance et les combats menés,
Ceux qui nous ont permis de laisser une trace
Et de se regarder sans honte dans la glace ;
Oublier la présence des proches désarmés,
Oublier son passé.