La solitude est là, qui veille,
Elle nous guette, sombre et tenace,
Elle nous suit même à la trace
Et lentement nous désespère,
Finit par nous coller aux basques.
La solitude nous isole,
Elle fait le compte patiemment
Des amis et des camarades,
Des collègues, des relations,
Jusqu’à ce que notre entourage
Réduit à sa simple expression
Disparaisse de nos parages.
La solitude fait ressasser,
Avant de s’être délitée,
La chère époque évanouie
Où vivaient encore nos parents,
Où les copains étaient présents
Et l’amour transcendait la vie.
Mais quand les parents sont partis,
Que les amis nous ont quitté,
Quand les enfants vivent leur vie,
Que nous nous sommes dispersés,
Quand l’amour même a déserté ;
L’on se retrouve abandonné,
Livré à cette solitude
Que l’on endure désormais.
La solitude est le prélude
De cette mort lente annoncée,
Quand les êtres chers ont quitté
La douce place qu’ils prenaient
Hier encore, à nos côtés ;
Plane alors l’ombre des absents
Pour endeuiller le temps présent
En ravivant nos souvenirs,
Pour ternir jusqu’à nos sourires
Ou maquiller nos maigres rires
Et se retrouver impuissant,
Debout et seul, face au néant.