Douleur

Lancinante ou fulgurante,
Déchirante ou irradiante,
Tolérable ou intenable,
Permanente ou plus fugace,
Régulière ou plus fantasque,
Anticipée ou soudaine,
La douleur est là qui règne
Sur le corps ou le cerveau,
Réduisant l’être à ses maux.
 
Chacun des nerfs en présence
Déclenche à sa convenance
Un arsenal de tourments,
Des faibles aux plus puissants…
Pourquoi nier la souffrance
Supportée avec vaillance
Par une bonne moitié
De toute l’humanité ?
 
Elle change le caractère,
Sourde à ce qui n’est pas elle ;
Elle impose l’évidence
D’une injustice réelle
Et réclame l’indulgence
Des chanceuses dispensées
De ce poids supplémentaire.
 
Elle s’étend sans état d’âme,
Quel exténuant fardeau.
Mais surtout pas d’amalgame ;
Elle ne vrille le bas-ventre,
N’irradie les reins, le dos,
Que chaque mois, quel cadeau !
C’est le tribut que certaines
Paient tout au long de leur vie
Pour être, bonheur suprême,
Une « femme à part entière »…
 
Sans connaître les mystères
De la féminité même ;
Ceux qui oseront peut-être
Les qualifier de « douillettes »
Devraient avoir éprouvé
Ce mal très particulier
Avant de les critiquer,
Car pourraient-ils endurer
Cela pendant des années ?

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