Pluies diluviennes

Aux victimes des terribles inondations qui ont frappé la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg, les Pays Bas…

– À Étienne


La Meuse sort de son lit
Et se répand sur les berges,
S’infiltre par les égouts
Inonde rues et ruelles,
 
Toutes ces pluies diluviennes
Font déborder les rivières
Charriant des torrents de boue
Qui sous peu recouvrent tout
 
On ne voit plus les voitures
Immergées au fond de l’eau ;
Il faut chercher en bateau
Habitants et animaux
 
Réfugiés sur les toitures,
Ou patientant aux fenêtres,
Pour sauver ce qui peut l’être.
Triste été pour la planète.

Comme une vague de tristesse

Comme une vague de tristesse
Qui s’abat sur toi certains soirs,
Une langueur qui se révèle
Et t’enveloppe de brouillard
 
À l’heure où d’autres vont glisser
Tranquillement dans le sommeil,
Ta mélancolie se réveille
Et colonise tes pensées
 
Plongeant ton esprit dans la peine,
Dissimulant jusqu’à tes rêves,
Tes réussites de la veille
Et ton cœur en reste troublé.

Appel d’air

Laissez-moi donc ôter ce masque
Où l’on inspire à points comptés,
S’excusant presque d’exister ;
Cette vie en suspens me pèse
Et mon visage à la peau blême
Se fane en lumière filtrée.
 
Laissez-moi donc ôter ce masque
Pour inspirer à pleins poumons
De tout mon cœur, l’air printanier
Qui s’invite tôt cette année ;
 
Je veux m’évader pour de bon
Bien loin de cette mascarade,
Et filer où le vent fantasque
S’engouffre sans laisser-passer.
 
Laissez-moi sourire aux passants,
Aux oiseaux et à la vie même,
Je veux boire encor le soleil
Et sentir la fraîcheur mouillée
De l’eau qui s’égoutte du ciel ;
 
Laissez-moi respirer à l’aise,
Oublier les gestes barrières
Les distances, le couvre-feu,
Et retrouver le privilège
D’humer les fleurs qui se révèlent
À mes yeux et mon nez heureux !
 
Je veux à nouveau éprouver
La liberté qu’on chérissait,
Retrouver ce qui nous rassemble,
Et la sensation si grisante
De me sentir vraiment vivante
Dans un monde rasséréné.