Marie la douce

Installée près de la vitrine

Luxueuse d’un quartier chic,

Marie la douce, tu éclabousses

De ton regard sans artifice

Le boulevard des Capucines.

Sous le soleil du mois de mai

Tu es plus belle que bien des femmes

Qui se promènent, très apprêtées,

Dans ces rues si bien fréquentées ;

Marie sans fard, tellement digne

Que l’on ne peut rivaliser.

Avec tes gestes mesurés,

Tes pommettes rondes plissées

Sur un visage souriant

Auréolé de cheveux blancs ;

Avec ta voix calme et docile,

L’isolement que l’on devine,

Ton chariot, ton petit chien,

Et ton sac à main qui recèle

Les seuls trésors que tu possèdes,

Médaille fine et chapelet ;

Marie fluette dont la retraite

Se réduit en peau de Chagrin,

Chaque fois qu’un nouveau décret

Allège ton porte-monnaie ;

Marie frugale tu te dépannes,

Du côté de la Trinité,

Aux repas offerts en partage

À tous les défavorisés.

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