Au rayon poésie

Je recherchais en vain le rayon poésie,

Après avoir erré longtemps dans les allées

J’interpelle un vendeur qui me dit :« C’est ici :

Nous l’avons déplacé car on s’est agrandi ! »

Quoi, ce petit comptoir exigu et austère

Où l’on peut se pencher et s’accroupir à peine ?!

L’offre s’est élargie, mais pas en poésie !

Comment un tel endroit peut-il donner envie

De plonger dans un livre pour y cueillir des vers

Qui donnent à nos jours leur comptant de lumière ?

Je regarde ce lieu tellement peu amène,

Et ressors sans tarder, déconfite et amère

Sans avoir déniché dans un recueil la flamme

Des vers que j’espérais voir éclairer mon âme.

Juste pour ces instants

Juste pour ces instants

De soleil sur ma peau,

Visage abandonné

Paupières en rideau

Juste pour ces instants

De chaleur concentrée,

De bonheur rayonnant

De lumière dorée

Juste pour ces instants

Que l’on voit s’étirer,

Entre midi sonnant

Et l’heure du goûter

Juste pour ces instants

De caresses rêvées,

Entre froid persistant

Et couchant enflammé

Juste pour ces instants

Que j’aime savourer ;

Merci au temps présent

De me les accorder.

Le geste qui tremble

– À J. –


Raideur dans les membres

Marche ralentie

La vie se dérobe

Le ciel s’assombrit

Le geste qui tremble

Couperet brandi

La lutte s’engage

Combat sans merci

État de conscience

En mode survie

Le corps se dégrade

Le cœur s’affaiblit

Années de souffrances

Prisonnier à vie

D’une dépendance

Qui anéantit

Jusqu’à la mort lente

Qui passe sans bruit

Faucher l’espérance

Sans autre alibi