Sourires des yeux

Un petit garçon, derrière son masque,
Souriant des yeux, souriant de l’âme,
Minutes bénies au cœur de la rame
Où l’on ne prend guère le temps de se voir
 
Un petit garçon, derrière son masque,
Explorant la vie d’un tendre regard
Qui s’est accordé par bonheur au mien,
Élan spontané faisant tant de bien
 
Un petit garçon, derrière son masque,
Esquissant un geste pour dire au revoir ;
Signe de la main qu’il m’offre au passage,
Souriant des yeux, tel un beau présage.

Pourquoi ce petit minois

– À C. –

Pourquoi ce petit minois
Qui s’échappe en tapinois ?
Pourquoi ce regard éteint
Qui se perd dans le lointain
 
Ces yeux qui ne brillent plus
Que de larmes contenues,
Ta bouche qui ne dit rien,
Ou des mots si anodins ?
 
Dans ce dédale incertain
Où se dressent tant de murs,
Il est des peines qui durent,
Des souffrances que l’on craint.

Une étoile nouvelle

– Hommage à Thich Nhat Hanh, maître zen–


Un maître spirituel nous a quittés aujourd’hui ;

La flamme de ma bougie a brûlé jusqu’à la fin

Pour accompagner son âme un petit bout de chemin,

Qu’il sache que son message restera bien après lui.

Une étoile nouvelle a brillé cette nuit,

Une étoile discrète autant que le défunt ;

Halo spirituel du maître vietnamien

Dont le rayonnement généreux se poursuit,

Ici et maintenant, éclairant le chemin.


Soleil d’octobre

Ne plus bouger, rester-là,

Sous le soleil encor bas ;

Douce chaleur concentrée

Par la surface vitrée

Ne plus penser, être-là,

Juste à se laisser aller,

Goûtant cette volupté,

Libérée de tout tracas.

Le store s’abat soudain,

Coupant la blanche lumière

D’un opaque écran funèbre

Occultant le doux matin,

Guillotinant le ciel bleu,

Et sa source naturelle

D’éclairage et de chaleur

Qui réconfortait mon cœur

En caressant de ses feux

L’enveloppe corporelle

De mon être, bienheureux

De se prêter aux douceurs

De ce tendre rituel.