Le feu couve sous la braise
Invisible sous la cendre
Mais redoutable quand même
Par sa chaleur dévorante
Le feu mordant se camoufle,
Il suffit d’un simple souffle
Pour que rougeoie le bois noir
Et que crépite la sève
Qui éclate sous la langue
Des redoutables flammèches.
Des escarbilles brûlantes,
Incandescents vers luisants,
Tournoient un peu dans les airs
Et s’éteignent dans le soir.
Plus légère qu’un duvet,
La cendre grise s’élève
Avant de se disperser
Dans la chaleur de la nuit
Rougie par cet incendie.
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Tes yeux
Lorsque tu es content
Tes yeux sont éclatants,
Ils brillent en reflétant
Les rayons du soleil.
Lorsque tu es soucieux
Tes yeux se font plus sombres,
On assiste, curieux,
Au défilé des ombres
Cachées sous tes paupières.
Lorsque tu es fâché,
Tes yeux sont plus foncés.
Tu fronces les sourcils
Et l’on voit tes pupilles
Se rétracter un peu.
Quand tu es en colère
Ton regard vire au noir,
Profond comme un nuage
Épais d’encre de seiche,
Et lance des éclairs ;
Gare alors à celui
Qui l’aura provoquée
Et viendra se dresser
Inconscient devant toi…
Il s’en mordra les doigts.
La brebis égarée
Deux amis un peu grisés
Sont entrés dans une église,
Aussi à l’aise il faut dire
Que si ils étaient chez eux.
Dans ce lieu un peu austère,
Où la fraîcheur s’insinue
Entre les parois de pierre,
L’obscurité contribue
À ce que l’âme s’apaise.
Spontanément ils devisent,
Enjoués et sympathiques,
Et poursuivent leur dialogue
L’un s’exprimant haut et fort.
Ils ne voient pas leur voisine
Recueillie dans la prière,
Jeter un œil courroucé
En direction des compères.
De son prie-Dieu elle s’indigne
Et se retourne fâchée,
Lançant des « chut ! » appuyés
Qui résonnent dans l’église ;
L’autre gaillard, étonné
Répond sans se démonter,
Souriant, l’œil amusé :
« Madame, il faut m’excuser
Mais je suis, vous comprenez,
Dans la maison de mon père !…»
Par les vitraux la lumière
Se colore doucement
Tandis que brûlent les cierges
Dressés vers le firmament.
Ne se faisant pas prier,
La fidèle éberluée
Par cet aplomb singulier
Quitte alors ces « débauchés »
Et fuit sans se retourner.
Car la maison du Seigneur
Appartient à ses enfants ;
Les plus simples, les plus humbles,
Ceux qui, encor innocents,
Lui parlent directement,
Sans aigreur ni faux-semblants…
Et la brebis égarée
N’est pas là où on l’attend.
Ce poème est dédié à Monsieur Hovhannès Haroutiounian qui m’a confié ce souvenir.
Dommage
J’aurais aimé me promener,
Flâner au jardin près de toi
J’avais envie de tes baisers,
De ta peau, de tes mains sur moi
J’aurais tant voulu exprimer
Ce qui se passe au fond de moi
Mais c’est dommage, il faisait froid
Ce sera pour une autre fois…
J’aurais voulu te consoler,
Te soutenir comme il se doit
Mais face à ce ton qui montait
J’ai dissimulé mon émoi
Ne pouvant retenir mes larmes
Devant ce désastre annoncé
J’ai déclenché bien malgré moi
Cette tornade dans ton âme.
Les soucis des mois écoulés,
Dont mon cœur se serait passé,
Ont eu raison de ce jour-là…
Mais pas encore de toi et moi.
La nuit s’avance
L’air est très doux, si printanier ;
L’on se croirait presque en été…
Le ciel a toujours sa clarté
Mais tous les lampadaires
Sont déjà allumés.
Peu à peu les couleurs se fondent
Dans un camaïeu rose tendre
Puis mauve aux accents plus foncés ;
Les teintes se font plus profondes
Et se voilent d’obscurité.
Le bleu prend des nuances sombres,
Et se joue des rivages d’ombres ;
Le crépuscule peut descendre
Et le ciel encor nous attendre,
La nuit s’avance, à pas feutrés.