C’était notre maison, c’était notre demeure,
Un lieu cher à nos cœurs, chaleureux et ouvert
Où l’on se retrouvait toujours avec bonheur,
Pour parler de la vie, dès que nous le pouvions.
C’était ton univers et nous le partagions
Tout naturellement, comme si ces moments
Qui nourrissent l’esprit devaient durer cent ans.
C’était notre maison et c’était mon refuge,
Loin du monde bruyant et de ses subterfuges,
L’intime confidence balayant mes scrupules
D’être une funambule sur le fil des espoirs
Tissés dans ton regard, sans autre échappatoire
Que suivre jusqu’au bout l’écheveau déroulé
Qui réconforte l’âme et guide les pensées.
C’était notre maison, un endroit hors du temps,
Un lieu de création, d’échange, de partage,
Où venaient discuter tes amis de passage
Grignotant sur le pouce et trinquant au présent.
C’était notre maison et ta voix l’habitait
Des œuvres et des noms d’illustres personnages
Et des douces chansons qui traversent les âges.
C’était notre maison et c’était notre abri,
Témoin de nos élans et de tous les soucis
Qui grignotent les jours et nous gâchent la vie…
C’était notre maison, mais elle ne l’est plus ;
Cette page est tournée, nous n’y reviendrons plus.
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Nuit haïtienne
– Hommage à Farah-Martine Lhérisson –
Nuit haïtienne, quartier privé,
Une agression à main armée.
Soirée d’effroi, vies sacrifiées,
Trois coups de feu auront suffi
Pour décimer une famille.
C’est un coup dur pour ce pays,
Un manque pour la poésie ;
Une Plume s’est envolée
Mais ses poèmes resteront
Pour parfaire son oraison
Et nous fredonner sa chanson.
Marie la douce
Installée près de la vitrine
Luxueuse d’un quartier chic,
Marie la douce, tu éclabousses
De ton regard sans artifice
Le boulevard des Capucines.
Sous le soleil du mois de mai
Tu es plus belle que bien des femmes
Qui se promènent, très apprêtées,
Dans ces rues si bien fréquentées ;
Marie sans fard, tellement digne
Que l’on ne peut rivaliser.
Avec tes gestes mesurés,
Tes pommettes rondes plissées
Sur un visage souriant
Auréolé de cheveux blancs ;
Avec ta voix calme et docile,
L’isolement que l’on devine,
Ton chariot, ton petit chien,
Et ton sac à main qui recèle
Les seuls trésors que tu possèdes,
Médaille fine et chapelet ;
Marie fluette dont la retraite
Se réduit en peau de Chagrin,
Chaque fois qu’un nouveau décret
Allège ton porte-monnaie ;
Marie frugale tu te dépannes,
Du côté de la Trinité,
Aux repas offerts en partage
À tous les défavorisés.
Envolée de notes claires
Envolée de notes claires
S’échappant d’une fenêtre,
Chant cristallin d’une flûte
Qui soudainement diffuse
Sa pureté traversière…
Enchantement de l’oreille.
J’entends les pleurs d’un bébé.
Un piano, après l’ondée,
Remarquable privilège,
Égrène au loin ses arpèges
Et lance sa mélodie
Dans le silence endormi
Du début d’après-midi.
Un chien aboie dans la rue.
La musique a disparu,
Mais provenant du chantier
De l’immeuble d’à côté,
Suivant un autre tempo ;
Des bruits de scie, de perceuse,
Et les coups sourds d’un marteau
Nous tiennent lieu de berceuse,
Tant pis, pour notre repos.
Dans le centre de Paris,
La symphonie a repris ;
Des cris de mouettes se mêlent
Au concert improvisé
Des bruitages spontanés
De l’orchestre de la vie.
Tu meurs
– À L. –
Tu me tues, je me meurs
Mais en moi tu demeures,
Assassine tumeur.