42e Marché de la Poésie

– À Esterina –


Soleil brûlant et poésie,

Tant d’ouvrages offerts ici,

Disposés à perte de vue ;

Que de choix pour un indécis !

De tous côtés ils nous font signe,

Par je ne sais quelle alchimie

Remontant à nos origines,

Nous plongeant dans cet inconnu

Où les phrases se font musique

Au détour de vers et de rimes

Que l’on se murmure au besoin,

Prenant notre cœur à témoin.

Mais au-delà des mots écrits

Vient parfois se poser le verbe,

Lors une autre magie opère,

Prélude aux projets de demain.

D’anciens échanges se poursuivent,

Dans des échappées éphémères,

Et de nouveaux liens se tissent,

Nos sensibilités humaines

Rejoignant les mêmes chemins.


Soleil brûlant et poésie,

La cloche sonne en plein Paris

Ses douze coups, à Saint-Sulpice ;

Un jour d’été dont le solstice

Accompagne admirablement

Ce poétique évènement.

Communion hospitalière

– À M. –

Si fragile sur l’oreiller,

Dans ce grand lit de la Pitié,

Si poignante dans l’impuissance

À communiquer ses pensées,

Mais l’intensité du regard

Vous saisit sans plus vous quitter,

Lourd de nuages amassés                  

Où étincelle sans conteste          

L’envie farouche de transmettre

Ce qui bouillonne dans sa tête,

Et quand sa main la vôtre serre,

Elle y met tant de volonté

Que par cette étreinte échangée

Tout son être vient s’exprimer

De la plus directe manière.

Après l’hiver

Peut-être aimerez-vous ces vers

Que je vous offre, après l’hiver,

Car je les ai écrits pour vous,

Et tous ceux qui sont assez fous

Pour plonger dans la poésie

Comme on s’immerge en un pays

Dont on entr’aperçoit la terre.              
          

Peut-être aimerez-vous ces vers

Qui vous parlent d’un univers

Né du soleil et de la pluie,

Ne faisant pas beaucoup de bruit,

Mais recelant tant de richesses

Et portant nos espoirs en lui,

Au milieu de cette folie

Qui plombe tant de fois nos vies.

Peut-être aimerez-vous ces vers,

Vibrant au rythme des saisons.

Je les ai glanés patiemment

Jusque sur les ailes du vent

Pour partager ces horizons,

En éclairant de poésie

Le cours des jours, l’ombre des nuits.

Chante

– À Monsieur Shant Mkrtchyan –

Chante les sons, chante les vers, 

Chante la ronde des saisons, 

Feuilles mortes et primevères, 

Du soleil brûlant aux flocons ; 

  

Chante l’oiseau dans la ramure, 

Chante des ruisseaux le murmure, 

Chante l’esprit et la matière, 

Chante l’énergie de la terre ; 

  

Chante la foudre et sa lumière, 

Révélant nos cœurs dans le noir 

En zébrant le dôme céleste 

De la puissance de l’espoir ! 

  

Chante l’exigence du verbe 

Où viennent faséyer les mots, 

Souffle des âmes singulières 

Venues nous effleurer la peau ; 

  

Chante les sons, chante les vers, 

Chante les langues à l’unisson, 

Créant passerelles et ponts 

Ouvrant vers d’autres univers…