Échappée bucolique,
Loin de tout désherbage,
La Morelle s’invite
Le long d’un vieux grillage
Et nous offre ses baies
Oblongues, délicates,
Légèrement ridées,
En grappes écarlates.
On voit dans les branchages
En partie dénudés,
Prises en flagrant délit
D’intense bavardage,
Des Pies en complet sombre,
Des Corneilles aussi
Et des Pigeons en nombre,
Insensibles au tapage.
Sur le mur qui soustrait
À nos yeux trop curieux
La vue du cimetière,
Grimpe la Vigne vierge.
Ses feuilles vernissées
Rougissent, se détachent,
Révélant la présence
D’un matelas épais
De tiges enchevêtrées,
Où des fruits bleu foncé
Subtilement pruinés,
Aux pédicelles pourpres,
Dévoilent leur attrait
En formant des guirlandes
Plutôt appétissantes ;
Précieux garde-manger
Des oiseaux affamés.
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En quittant le kiné
En quittant le kiné
Le soleil m’apparaît,
Le soleil m’éblouit
Et lors me gratifie
De sa blanche lumière,
Aveuglante et entière
Qui m’oblige un instant
À fermer les paupières
Pour éviter ce cercle
Intense et lumineux,
Qui me brûle les yeux.
J’aimerais rester là
À boire ses rayons
Par chaque millimètre
De ma peau découverte ;
Absorber sa chaleur,
Retenir sa lumière
Me plonger dans l’instant,
Savourer pleinement
Ce moment d’exception
Et l’emmener ailleurs,
Dans mon humble univers,
Pour réchauffer mon cœur
Lorsque viendra l’hiver.
Le vent, enfin !
Le vent, enfin !
À défaut d’air du large
D’eau salée et d’embruns,
Une mer de nuages,
Grise à perte de vue,
A remplacé le bleu
Céleste, somptueux,
Qui habillait les nues.
Le zéphyr nous invite
À quitter nos demeures
Pour respirer sans fin
Cette fraîcheur exquise,
Et nous offre une pause,
Largement méritée,
Après ces jours passés
À cuire à l’étouffée
Dans le four de l’été.
Sortir à l’extérieur
Et sentir cette brise,
Caresse de satin
Dans le petit matin,
Nous met du baume au cœur,
Et nous donne l’envie
De nous reprendre en main
En réveillant nos vies
Qui s’étaient endormies,
Engourdies de torpeur,
Dans la lourde moiteur
De ces après-midi.
Canicule
Longer barrières et murets,
Raser les murs et se glisser
Dans chaque ligne d’ombre,
Dans chaque recoin sombre,
Toute anfractuosité,
Pourvu que le soleil
Ne puisse y accéder ;
Quand il darde ses rayons
Trop longtemps chauffés à blanc
Sur l’asphalte ou le béton,
Les façades des maisons,
Les grands immeubles d’en face,
La plus petite surface
Exposée à l’air cuisant,
Et brûle durablement,
Rôtit la peau des passants
Qui s’exposent ou qui s’attardent
Dehors bien imprudemment.
Mieux vaut sortir au plus vite
De cet enfer surchauffé,
Se dépêcher de rentrer
Et de fermer les volets,
Sans oublier d’arroser
Les plantes déshydratées
Et de verser assez d’eau
Pour que boivent les oiseaux ;
Bien tirer tous les rideaux
Pour mieux isoler les vitres,
Humidifier l’air anhydre,
Ventiler si c’est possible,
Éviter que ne s’infiltre
Cette écrasante chaleur
Qui gagne aussi l’intérieur.
Se doucher, boire de l’eau,
Pour être moins vulnérable.
Économiser ses gestes
Pour tenter de préserver
Cet air encore respirable,
Mettre son corps au repos,
Ô délices de la sieste,
Transmettre à ceux qui protestent
Les devoirs qui nous incombent ;
Se terrer dans la pénombre
En pensant qu’un jour viendra
Où l’été nous manquera.
Orage d’été
Il y eu de grosses gouttes
Dans une averse apaisante,
D’abord éparses et chaudes,
Lourdes d’une eau bienfaisante,
Puis plus fraîches sur la peau
Ensuite vint en rideaux
La pluie fine, transparente,
Recouvrant de son manteau
La nature environnante
Et s’écoulant en ruisseaux
Mais à la fin de l’ondée,
Le vent soudain s’est levé
Pour se changer en tempête ;
Bourrasques échevelées
Qui violemment secouaient
Tout ce qui pouvait bien l’être
Alors arriva la grêle
Aux billes de marbre blanc ;
Ses grêlons réfrigérants
S’abattirent sur la ville,
Ricochant sur les corniches,
Fouettant les plantes, les vitres,
Comme au dernier jugement…
Quand tout se fut apaisé,
Le ciel retrouva sur l’heure
Son relief et ses couleurs,
Comme si de rien n’était
Et, balayant les nuages
Aux cotonneuses livrées
Qui s’étaient accumulés
Dans ces vastes pâturages,
Le vent libéra l’été.
