Giboulées

L’air chaud est immobile,
Accablant et torride,
Lourd de l’interminable
Attente générale
Du don vital de l’eau,
Qui descendrait d’en haut
Pour venir soulager
Les être assoiffés
Par la terre asséchée.
 
Soudain le temps vacille.
Imperceptiblement
Le ciel se fait plus sombre,
Et des gouttes en nombre
Descendent toutes droites,
Tombent et s’éparpillent,
S’écrasant mollement,
Froides sur ma peau moite.
 
Le trottoir se parsème
De taches plus foncées.
Le corps profite un peu
Du bonheur passager
De cette douche fraîche,
Et cette pluie légère,
Bienfaisante mais brève,
Aide à mieux respirer…
 
Puis survient la mitraille
Des grêlons qui s’abattent,
En cinglantes rafales
De grenaille de glace
Aux tailles disparates ;
Épisodes blanchâtres
Faits de billes d’albâtre
Qui bondissent en vagues,
S’écumant d’un caviar
Laiteux qui s’accumule.
 
Des milliers de granules
Tout le long des trottoirs,
Au creux des caniveaux,
Ricochent sur l’asphalte
Dans un crépitement
De mille dactylos,
Assourdissant mais beau,
Et coulent en ruisseaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *