Carnac

Nos ombres de géants s’allongent au couchant.
Le soleil brille encore sur la lande bretonne,
Cette terre baignée des celtiques légendes
Que des druides peut-être venus de Brocéliande
Ont bénie autrefois. Là où les korrigans
Font des farces et festoient pendant que les gens dorment.

Pays des pierres debout, mégalithes plantés
Dans les ajoncs piquants encore fleuris de jaune,
Les ronces amarantes et les bruyères roses,
Les souples genêts verts, les blondes graminées,
Les fougères roussies par les feux de l’automne,
Majestueux rochers aux étonnantes formes ;

Chauffés par les derniers rayons de la journée,
Étonnamment dressés par de lointains parents,
Tous ces blocs de granit fièrement alignés
Décorés de lichens patinés par le temps,
Colorés de tons doux, gris, verts, ocres ou blancs,
Donnent de la magie à ces lieux habités
Par les esprits venus tout droit de la forêt,
Des sources, de la terre ou bien du firmament.

Le site est entouré de solides murets,
Pierres sèches assemblées à la terre des allées.
Des arbres bordent aussi ces champs particuliers,
L’astre solaire se perd dans leur feuillage sombre
Et le ciel se colore de marbrures orangées.
Sous l’éther enflammé s’avance la pénombre.

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