Feuilles mobiles

Les feuilles de novembre
Détachées sans égards
Par la pluie, les bourrasques,
Et tous les éléments
Réunis en rafales,
Ont rompu leurs amarres.

Un cycle se termine,
Démarré au printemps,
Trois splendides saisons
Avant que les maisons
Ne se couvrent d’hermine.

Pour leur seule escapade,
Libérées, elles entament,
Ivres d’air et de vent,
Un ballet étonnant ;
Puis, grisées par leur danse,
Profitant des courants,
Dans un ultime élan
Descendent en planant.

J’aime la sensation
Éprouvée en foulant
Ces brassées de feuillages
Que l’automne changeant
Laisse dans son sillage,

Pour peu que l’on s’attarde
Dans ces entassements ;
Monceaux de végétaux
En dunes aérées
Finement feuilletées,
Que l’on frôle du pied.

Ces frêles feuilles mortes
Aux multiples nuances,
Encor souples ou craquantes,
Simples, ou plus ouvragées,
Dentelées et brillantes,
Vernies ou satinées,
Puis mates et figées

Bruissent tout doucement
Quand nos pieds les écrasent
Comme un papier de soie
Froissé du bout des doigts.

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