Canicule

Longer barrières et murets,
Raser les murs et se glisser
Dans chaque ligne d’ombre,
Dans chaque recoin sombre,
Toute anfractuosité,
Pourvu que le soleil
Ne puisse y accéder ;
 
Quand il darde ses rayons
Trop longtemps chauffés à blanc
Sur l’asphalte ou le béton,
Les façades des maisons,
Les grands immeubles d’en face,
La plus petite surface
Exposée à l’air cuisant,
 
Et brûle durablement,
Rôtit la peau des passants
Qui s’exposent ou qui s’attardent
Dehors bien imprudemment.
 
Mieux vaut sortir au plus vite
De cet enfer surchauffé,
Se dépêcher de rentrer
Et de fermer les volets,
Sans oublier d’arroser
Les plantes déshydratées
Et de verser assez d’eau
Pour que boivent les oiseaux ;
 
Bien tirer tous les rideaux
Pour mieux isoler les vitres,
Humidifier l’air anhydre,
Ventiler si c’est possible,
Éviter que ne s’infiltre
Cette écrasante chaleur
Qui gagne aussi l’intérieur.
 
Se doucher et boire de l’eau,
Pour être moins vulnérable.
Économiser ses gestes
Pour tenter de préserver
Cet air encore respirable,
 
Mettre son corps au repos,
Ô délices de la sieste,
Transmettre à ceux qui protestent
Les devoirs qui nous incombent ;
Se terrer dans la pénombre
En pensant qu’un jour viendra
Où l’été nous manquera.

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