Bourrasque automnale

Dans le ciel assombri de nuages lugubres
Le vent mêlé de pluie fait son apparition.
 
Quand son souffle s’accroît, il joue sa partition
En fouettant les parois transparentes des vitres
Où viennent se jeter, fraîches et cristallines,
Des gouttelettes fines en griffures mouillées
 
Et balance les tiges du fenouil desséché
Devant mes yeux songeurs, au gré de ses humeurs.
 
À l’horizon pourtant, entre deux strates grises
De schiste bitumeux, paraît une lueur ;
Messagère des cieux, son intense lumière
Aux subtiles couleurs m’hypnotise le cœur
 
Et d’un seul coup éclaire cette sombre atmosphère
Porteuse de beautés chaque jour réinventées.

Dernier éclat de l’été

Dernier éclat de l’été sur la ville désœuvrée,
Dernière douce insouciance avant que vienne sonner
Le réveil de la rentrée
 
Derniers rayons sur la peau délicatement ambrée,
Dernière chaleur qui vient simplement nous rappeler
Que l’on perd quelques degrés
 
Derniers rendez-vous choisis, sans parler d’emploi du temps,
Et dernières flâneries, sous un soleil s’efforçant
De ne rien laisser paraître
 
Derniers tournesols fleuris, que l’on cueille en tête-à-tête,
Et dernières poésies avant que je ne reprenne
Les trajets professionnels,
 
Plutôt que de musarder, nez au vent et cœur léger,
Enivrée de liberté, sur les sentes parfumées
Du chemin des écoliers.

Un jour d’été

Des restes de fraîcheur brillent ici et là ;
Le soleil peu à peu réchauffe la forêt
Et baigne les grands arbres d’une brume dorée.
On entend les grillons striduler dans l’été.
 
Semés comme des fleurs sur un tapis de mousse,
Pointillant les sous-bois de leurs chapeaux vernis
Tendrement colorés, quelques champignons poussent
Profitant de l’aubaine d’une pluie dans la nuit.
 
Le ciel est déjà bleu quand plane le rapace ;
Sur la toile tendue, au brun décoloré,
Des parasols ouverts ombrageant la terrasse,
L’astre d’or évapore peu à peu la rosée
Qui doucement scintille avant de s’effacer.
 
Quand décline le jour, bien avant la nuit noire,
Des lumignons s’allument un à un dans le soir,
Balisant le chemin perdu dans les sapins
D’un semis de lucioles ; lumineux serpentin
Guidant les promeneurs et leurs ombres tranquilles
Dans les allées menant jusqu’à leur domicile.

Sécheresse

Sens-tu l’air du désert
Te dessécher la peau
Comme si l’on avait
Laissé le four ouvert
 
Et ce souffle brûlant
Nous ôter le repos
Pour venir nous donner
Un avant-goût d’enfer ?
 
As-tu pensé aux plantes
Ainsi qu’aux animaux ?
Ils souffrent plus que nous
De cette sécheresse
 
N’ayant pas de frigo
Ni de robinet d’eau,
Jour après jour ils tentent
La nouvelle prouesse
 
Le fabuleux défi
Qu’exige la survie
Pour résister… C’est tout.
Mais résister jusqu’où ?