Pêche céleste

Au firmament brille la lune
Dans cette nuit bleue qui s’étend,
Mais s’il faut décrocher la lune
Cela n’est pas un jeu d’enfant.
« Mieux vaut pêcher un poisson lune ! »
Se dit Pierrot, en rêvassant,
Et voilà qu’il troque sa plume,
Son encre et son papier blanc,
Contre une ligne de fortune
Avec pour mouche,
un vers luisant.


Réponse à la fantaisie d’avril de Jérôme Nyctalo sur TLP…

[ Poème d’avril qui se découvre un fil ]
 
Luna Luna Mala Mala
 
Lune blonde lune rousse lune rouge lune rose
Pierrot n’étant plus très au clair préféra
Aller à la ligne
En un mot : Transformer sa plume
En canne : Lors ouvrant sa porte il pêcha
Un poisson lune

http://www.toutelapoesie.com/salons/topic/90495-alors-la-lune-rose/

Rose rouge et rose blanche

Rose rouge si vivace
Au plus profond de ton âme ;
 
Rose blanche dans ton vase
À des années d’intervalle
 
Rose rouge dans ton cœur,
Souvenir de ce bonheur
 
Rose blanche aux doux pétales,
Honneur aux droits de la femme ;
 
Rose rouge sur tes lèvres,
Nous plongeant dans son mystère,
 
Rose rouge et rose blanche
L’amour est comme un dimanche.

Le courage

Le courage, n’est-ce pas
La volonté d’un enfant,
Âgé d’à peine quatre ans,
Qui décida de braver
La peur que lui inspirait
Ce recoin sous l’escalier ?
 
Dominant sa peur du noir,
Il s’enhardit pour aller
Dans ce lieu qui recelait
Les plus terribles secrets
Que l’on puisse imaginer ;
 
Et pour mieux apprivoiser
Cette obscurité hostile
Il resta là, sans bouger,
Jusqu’à ce que son papa
Vienne pour l’en déloger.
 
C’est ainsi qu’il remporta
Cette partie décisive
Qui devait l’envelopper
D’un délicieux prestige,
Et l’accompagne depuis
Sur les chemins de sa vie.


Ce poème est dédié à Monsieur Hovhannès Haroutiounian qui m’a confié ce souvenir.

Un message

Un message qui surprend,
Quelques mots sur un papier
Griffonnés hâtivement,
Un numéro, une adresse ;
C’est une main qui se tend,
Un sourire qui s’adresse
À quelqu’un de différent
Des autres gens qui se pressent
Dans le marathon du temps
 
C’est un déclic, un sursaut
D’humanité qu’il nous reste,
Une bouteille à la mer
Dans l’océan des visages
De ces inconnus qui passent,
Permettant aux plus discrets
De sortir de leur réserve ;
 
Une petite folie,
Probablement passagère,
Qui n’engage que le geste,
Dans un élan spontané,
Pour dire sans l’exprimer :
 
Tu es peut-être celui,
Ou celle que je cherchais ;
Quelqu’un qui a ce mystère,
Ce petit je ne sais quoi
Qui nous attire soudain,
Sans trop comprendre pourquoi.
 
Les êtres que le destin
Place sur notre chemin
Ne sont pas là par hasard,
Et sans doute qu’il était
Prévu de les rencontrer
Ici ou là, tôt ou tard.