Je vous ai donné vie,
Transmis cette étincelle
D’amour universel
Dont je rêvais aussi,
Pendant des jours et des nuits
Des mois, des années entières,
Je vous ai pris sous mon aile,
Nourris de mes ressentis.
J’ai forgé mon caractère,
Sensible, tendre et pudique,
Loin d’éventuelles critiques
Ou d’acerbes commentaires.
À présent mes chers poèmes
Sortez de ces oubliettes,
Allez venez à votre aise
Sur les réseaux d’Internet,
Je vous avais encordés
À mon cœur et à mon âme,
Mais vous larguez les amarres
Et je n’ai pas de regret.
Vos voiles se sont gonflées
Au souffle du vent qui passe,
Je vous vois vous éloigner,
Quitter le port vers le large…
Il est temps d’aller voguer
Au-delà des humbles rives
De mes cahiers d’écolier
Où je vous cachais, craintive.
Allez porter ces vers libres
Aussi loin que vous pourrez
Et insufflez votre brise
À ceux qui souffrent, isolés.
Faites briller la lumière
Au bout de ces longs tunnels
Qu’il faut parfois traverser,
Sans aide et le cœur en berne.
Allez consoler les êtres,
Réveillez les âmes grises,
Diffusez quoiqu’on en dise
Le goût des mots et du verbe,
Portez la pluie, le soleil,
Les étoiles dans le ciel,
La mer, la terre, l’horizon
Le rythme de nos saisons.
Portez les mots qui caressent
Portez les mots qui apaisent,
Ceux qui font battre les cœurs
Et portent haut mes valeurs,
Portez les mots qui élèvent,
Ceux qui nous ouvrent les yeux
Sur toutes les belles choses,
Et qui nous métamorphosent ;
Que ce flot de poésie
Apporte sa fantaisie,
Pour mieux s’adapter au monde
Et se protéger aussi
De l’obscurité qui monte.
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Kalinka
Il est vingt et une heures, je quitte le travail
On est samedi soir et les rues sont remplies
De gens qui sont sortis pour aller au spectacle.
La file s’organise et s’allonge sans fin,
Se pressant à l’entrée, elle longe la façade
Contourne le théâtre, joyeux serpent humain.
Là des policiers veillent, dehors ou en voiture.
Ils ont bloqué la rue pour la rendre plus sûre.
Je passe devant eux, poursuivant mon chemin
Et prends sans y penser les transports en commun.
Parmi ces voyageurs souvent indifférents,
Issus probablement de tous les continents,
D’un camaïeu de villes, de pays, de régions,
Perdus dans leurs pensées ou pris par leur écran,
La lecture d’un livre, une conversation,
On se prend à guetter d’où proviennent les sons
Qu’un artiste aux doigts vifs sort de son instrument,
Changeant notre train-train en un moment festif.
Cet accordéoniste qui se met à jouer,
Chantant des ritournelles mille fois fredonnées,
Met de l’animation dans le compartiment.
Quelques-uns se renfrognent d’être ainsi dérangés
Et retournent au plus vite à leur activité,
Concentrés, sans même écouter la musique.
Il chante et tout à coup son chant fait chavirer
Le cœur d’un passager un peu alcoolisé
Qui l’interpelle en russe et lui dit de venir
Jouer tout près de lui, des chants de son pays :
« Katyusha », « Le Temps des fleurs » et « Kalinka Malinka ».
Le musicien s’exécute, joue et chante « Kalinka »
Et l’autre encore une fois redemande « Kalinka »
Puis il se lève et titube tout en dansant « Kalinka » :
« Hei ! Kalinka, Kalinka, Kalinka moya !
V sadu yagoda malinka, malinka moya !
Hei ! Kalinka, Kalinka, Kalinka moya !
V sadu yagoda malinka, malinka moya ! »
Et c’est toute mon enfance qui remonte d’un seul coup
Dans ces chansons folkloriques qu’il me plaisait de chanter,
Qui nous invitent à la danse et transmettent la beauté,
La passion du peuple russe, mêlant avec énergie
Nostalgie et joie de vivre, poésie et amour fou.
Elagage
Des gouttes ont tacheté les trottoirs de la ville,
Décorant le bitume de mille confettis
De pois gris anthracite.
Des hommes, et des machines,
S’activent autour des arbres
Qu’ils entourent et élaguent
Un par un, sans répit.
On entend le moteur de la scie électrique
Vrombir de loin en loin.
Diffusant le parfum boisé de leur résine,
Les feuillages, encore verts, s’envolent dans les airs
Et retombent en pluie,
En tapissant le sol d’un réseau végétal
Trop vite balayé et placé dans des sacs.
Surtout ne rien laisser traîner sur la voirie,
Pour que la route perde ce côté campagnard
Qui pourrait faire désordre si l’on n’y prend pas garde,
Et nous donner l’envie soudaine de partir
Rejoindre la nature dont l’absence nous mine…
Novembre peu à peu s’installe et prend ses marques.
Je ne m’explique pas
Je ne m’explique pas ce phénomène étrange,
Mais je me suis sentie soutenue par les anges,
J’ai perçu leur lumière, leur aimable présence,
Leur douce protection et ce rayonnement
Qui réchauffe et apaise, qui vous rend différent,
Et bien qu’irrationnel, vous comble d’espérance.
On court partout
On court partout, c’est illusoire,
Du petit matin jusqu’au soir,
On vaque à ses occupations
Sans trop se poser de questions.
On travaille et l’on se sent pris
Dans le tourbillon de la vie,
La folle spirale des jours,
Sans aucun espoir de retour
Jusqu’à ce qu’elle stoppe aussi.
De temps en temps certes l’on pense
Que ce n’est pas ça la vraie vie ;
Et quand reviennent les vacances
C’est une évidence, pardi !
On se dit que notre existence
Vaut bien mieux que cette routine
Où s’engluent nos vies citadines.
On profite et l’on est content
De respirer un peu d’air pur
De se plonger dans la nature,
D’oublier cette conjoncture
Si peu propice du moment…
Alors on se plaît à rêver
Devant une belle toile
À une pluie d’étoiles,
Au soleil qui se lève,
Nous réchauffe et caresse
De ses rayons de miel
Notre âme endolorie,
Privée de poésie.
Mais cela n’a qu’un temps,
Pester ne sert à rien ;
Le train-train quotidien
Nous rattrape bien vite.
À nouveau notre cœur
Se retrouve en transit
Et notre corps se plie
À ce que l’on attend
Tout bonnement de lui.