S’il fait beau demain

– À Matilde Gennari
et Danila Massara, danseuses –


Deux âges pour deux visages,
En filigrane, le phare…
Coiffures sages en nattes,
Tresse brune, tresse blonde,
Éclairage tamisé
Robes sombres, robes longues,
Robes d’un siècle passé…
 
Sur la scène sont placés
Des cadres en fer forgé ;
Fenêtres grandes ouvertes
Sur la vie, et sur le temps,
Qui va et vient et s’écoule
Comme jaillie d’un torrent
Dans un tourbillon puissant.
 
Le vent, la mer et la voix
Vibrante de Virginia,
Dans la vivante mouvance
Des petits riens de la vie,
Quelques mots ou quelques phrases
Reprises, ici ou là,
Se répétant à l’envi
 
La fraîcheur et l’énergie,
L’expérience se rassemblent
Et se mêlent à la grâce
De cette émotion qui passe…
Dans le costume entravée,
Bruissant avec élégance
Se révèle la beauté
Onirique de la danse.

Coucher de soleil sur la Méditerranée

En déployant ses camaïeux
De bleus, de verts, ou les reflets
D’un soleil qui va se coucher,
La mer nous prend dans ses filets.
L’astre nous éblouit les yeux ;
Il embrase les cieux de rose,
De jaune, d’orangé, de mauve,
Et notre cœur se met en pause
Le temps d’admirer les couleurs,
Jusqu’aux plus petites lueurs,
De ce jour qui doucement meurt
En somptueuse apothéose.


D’après le tableau de Hovhannès Haroutiounian
Coucher de soleil, 2000–2010, huile sur toile, 50 x 50 cm

La douceur de la vie

La douceur de la vie,
C’est un rai de lumière
Caressant les paupières
Du bébé endormi
 
L’enfant pleine de vie,
Ou cette jouvencelle
Qui, déployant ses ailes,
Vole et s’épanouit
 
C’est la femme amoureuse,
L’éternelle rêveuse,
La mère qui allaite
Tendrement son petit
 
Celle qui nous inspire
Et balaie d’un sourire
L’étendue de sa vie,
Avec cette indulgence
Des gens qui ont compris
Ce qu’ils faisaient ici,
 
Puis, avec élégance,
Tire sa révérence
Avec le sentiment
Du devoir accompli.


D’après le tableau de Hovhannès Haroutiounian
La douceur de la vie, 2018
Huile sur toile, 130 x 162 cm