Aphrodite

Ainsi donc elle est là, la belle, la superbe
L’ultime tentation des hommes qu’elle obsède,
La grande séductrice, la déesse Aphrodite !

Voici la femme extraite de sa gangue de marbre,
Une exquise personne si blanche et si diaphane,
Née de l’amour d’un homme, un sculpteur, un poète
Qui a pendant des heures, des jours et des semaines,
Taillé, poncé, poli l’objet de ses fantasmes
Sans jamais se lasser, mû par l’élan vital,
La passion de son art, le génie créateur,
Et a su exprimer l’essence du divin,
La quintessence du féminin.

Voyez cette égérie déployant ses atouts
Pour inspirer l’amour. Chacune d’entre nous
Rêverait de la voir ne serait-ce qu’un jour
Dans le cruel reflet que renvoie son miroir ;
La perfection du corps, la grâce de ses traits,
Le galbe de ses seins et celui de ses hanches
Sa charmante pudeur, la bonté qu’on devine
Et sa douceur en prime… bien que tellement froide,
On ne peut tout avoir !

Celle qui par son charme t’a aussitôt tenté
Et fait tourner la tête au point d’aller braver
La règle du musée, écrite en toutes lettres :
« INTERDIT DE TOUCHER »…
Mais séduit par les formes de la statue célèbre,
Tu la pris dans tes bras pour lui baiser les fesses,
Sous les yeux médusés du gardien stupéfait
De pareilles manières, mais peut-être amusé
D’un élan si sincère et aussi passionné.

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