De vous à moi

– À Thierry L.-C.

dont les expressions poétiques m’ont charmée
et transportée bien loin du quotidien morose de la maladie…



Je vous imagine bien dans notre jardin de roses
Guettant mes mots et les muses qui inspirent votre prose ;
Les minuscules boutons se préparant en secret,
Attendant que le printemps les invite à desserrer
Les sépales ajustés de leurs délicats corsets.
 
Je vous imagine aussi, scrutant le ciel assombri
À la recherche amusée de vos chères inspirantes
Pour amarrer vos pensées à ces beautés captivantes
Dont les voilages nacrés flottent certaines soirées
Comme pour accentuer leurs célestes élégances.
 
Je vous imagine encore cherchant avec indulgence
Vos petits flambeaux d’espoir qui jouent à colin-maillard
Et se sont dissimulés d’emblée à votre regard,
Rosières effarouchées habilement dispersées
Derrière le voile opaque d’un concentré de nuées.
 
Je vous imagine-là, sur un de ces bancs déserts,
Quand la lumière décline, que les coloris se fondent,
Disparaissant peu à peu, invisible et solitaire
Dans l’encre du soir qui tombe ; une obscurité profonde
Dont l’ombre vous sied bien, car la nuit est votre écrin…
 
Je vous imagine tant assistant à ce concert
De cigognes qui craquettent dans un chœur improvisé ;
Au Pavillon Joséphine l’horloge vient de sonner
Sans que l’on puisse savoir si c’est une approbation
Ou si ce gai carillon vient déranger leur coucher.
 
Je vous imagine enfin enveloppé de mystère
Sous le regard lactescent de la lune aux doux rayons
Veillant avec attention sur l’artiste butinant
Tous les trésors de la nuit qui l’inspirent et libèrent
Le subtil enchantement des élans de création.

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