L’inconnu du train Paris-Lorient

– À mon cher oncle Pierre-Alain Jaouën –
– À James Poniard, son ami de longue date –
– À l’inconnu du train Paris-Lorient –


L’inconnu dans le train m’a rappelé tes yeux

Aux lunettes cerclées de métal argenté ;

Ces années de jeunesse où tu portais la barbe

Quand avec tes amis des Beaux-Arts, amusés,

Vous aviez décidé de rendre cet hommage

Au grand talent d’Henri de Toulouse-Lautrec

En t’immortalisant dans ce portrait en pied ;

Photographie sépia aux coloris passés,

Souvenir émouvant d’une vie achevée

Qui hante ma mémoire tristement endeuillée.

L’inconnu dans le train avait un peu tes traits,

Figés sur le papier voilà bien des années

Quand, posant à genoux devant un chevalet,

Ton carton à dessin dessous le bras glissé

Un chapeau melon noir parfaisant ce portrait,

Tu fixais l’objectif, sérieux et habité

Par l’auguste mémoire du Maître regretté.

L’inconnu dans le train se souviendra peut-être,

S’il lit un jour ces vers inspirés au matin,

Qu’il croisa mon chemin un jour de grande peine

Et te ressuscita pour un temps incertain.



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