Concert pour la paix

– À Monsieur Armenag Aprahamian –


Dans l’éclat précieux des dorures,

Des tapisseries, des tentures

Dont l’écrin sertit ce moment

Agrémenté des longues palmes

À l’élégance végétale

De ces Arécas verdoyants

Dans les miroirs réfléchissant

Ces beaux lustres étincelants

Aux pendeloques de cristal

Dans l’écoute attentive de ce qui nous captive ;

Ces chants bouleversants s’élevant des racines

D’un peuple qui a su transcender la douleur,

Portant avec honneur ses humaines valeurs

La pureté des voix et la beauté des sons

Jaillis des instruments à la patine ancienne,

Nous étreignent le cœur et donnent des frissons

Par le poignant écho des âmes arméniennes ;

C’est le Qanoûn tremblant aux accents nostalgiques

Des trémolos vibrant aux plectres métalliques,

Vertigineuse danse au bout des doigts agiles

Pinçant adroitement tant de cordes graciles

C’est le souffle puissant, profond et langoureux

Du Doudouk arménien au timbre chaleureux

Dont le soupir se perd dans les abricotiers,

Les montagnes, les lacs, les plaines tant aimées

Les longs crins de l’archet glissant avec aisance

Sur les cordes tendues aux chevilles sculptées,

En caresses feutrées émergeant du silence

Par la peau translucide finement étirée

Du Kamantcha lustré aux rondes résonances

C’est la danse animée des papillons légers

Des mains qui virevoltent, se posant un instant

Sur la nappe de cordes, égrenant savamment

Les notes envolées d’invisibles portées

Charme, délicatesse des gestes gracieux

Éployant sous nos yeux ces airs mélodieux

Sublimés par la hampe au chapiteau sculpté

D’une Harpe dorée joliment ouvragée

Le grand Piano de jais en costume laqué,

L’aile ébène dressée pour laisser s’échapper

Tant de cascades vives, sonores mosaïques,

Sous les doigts déliés caressant le clavier,

Dévoile avec brio ses riches harmoniques ;

Juliette de Gounod, Manon de Massenet,

Desdémone incarnée par la compositrice

Se battant pour créer, trop rare Mel Bonis,

Aram Khatchatourian célébrant Gayané

Arno Babajanyan dans sa tendre Élégie,

La berceuse émouvante de Barsegh Kanachyan

Le grand Sayat Nova, et Komitas aussi

Avec son Shushiki et son Dle Yaman

C’est Arnaud, Vladimir, Lussine, la chorale,

Anoush ou Diana, Aghavni ou Iris,

Venus avec bonheur de divers horizons

Pour charmer nos oreilles de multiples façons

Exerçant leurs talents si généreusement

Qu’ils laissent des étoiles dans nos yeux éblouis

Et, gravées dans nos cœurs, les envolées lyriques

De toutes ces musiques qui enchantent l’esprit,

Encourageant la paix et célébrant la vie.

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