J’ai scruté toutes les pierres des allées,
J’ai foulé toutes les herbes des fossés,
Dévisagé tous les êtres rencontrés
À la recherche du temps perdu,
D’une enfance aujourd’hui révolue.
Où êtes-vous chères ombres
Vous cachez-vous ?
Mes fantômes succombent
À vos genoux.
Voilà que j’ai huit ans
Et mes yeux s’habituent,
Et mon cœur tout ému
Se souvient de ces lieux
Et de ce que l’absence
A changé peu à peu…
Je vois sans être vue
Ombre parmi des vies
Où je n’existe plus
Pour être un jour partie.
L’un est adolescent
L’autre porte moustaches,
L’une attend un enfant
L’autre a des cheveux blancs
Et moi ? Moi je me cache.
Je ne ressemble plus
À ce que j’ai été…
Et si malgré cela
On me reconnaissait ?
Raconter ses bonheurs
Ses espoirs, ses regrets,
Raconter ses douleurs
Encore insurmontées,
Qu’est-ce que ça changerait ?
Nous nous sommes croisés,
Nos routes se séparent,
Mais vous êtes à jamais
Vivants dans ma mémoire.