Aux rives de l’enfance

– À mon frère –


Nous voici revenus aux rives de l’enfance,

Dans l’impasse qui vit nos plus belles vacances ;

La maison de Mémé, chargée de souvenirs,

Le jardin de Pépé qui était son empire

La petite chaumière fondue dans la verdure,

L’atelier de Tonton entouré de nature ;

Le rocher de granit où l’on grimpait, enfants,

Le vieux lavoir moussu, vert de lentilles d’eau,

Le pré semé de saules où chantaient les crapauds

Nous voici revenus aux rives de l’enfance ;

Au temps des mimosas et du grand peuplier,

Du rose Magnolia, de l’arbre de Judée

Des noix sous le noyer dont le brou nous tachait,

Du figuier imposant qui pouvait nous cacher

Du pourpre noisetier aux noisettes croquantes

Au goût inimitable, tout en subtilité,

Du généreux poirier, aux guêpes bourdonnantes,

Dont les fruits parfumés régalaient l’assemblée,

Ou des fraises des bois çà et là grappillées

La bordure de chênes dressés sur le talus,

Les plantes et les fleurs si bien entretenues ;

Les Phlox et les Glaïeuls, flamboyants Dahlias,

Les roses Cyclamens, les rouges Camélias,

La haie de Fuchsias aux lampions colorés,

Les beaux Hortensias aux teintes mélangées

Le temps, et les personnes qui se sont succédées

En ont changé l’esprit, l’essentielle beauté.

Du jardin de l’enfance, aujourd’hui disparu,

Restent des souvenirs d’absences revêtus.

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