Caprice de Violette

– À Jean-François Petit, maître pâtissier chocolatier, 

Aurore Capucine, 3 rue de Rochechouart, Paris 9e –

Reliefs chocolatés, sculpture pâtissière,

Spirales d’éolienne aux sommets matifiés

D’un cacao léger finement saupoudré ;

Fond de pâte sablée pour une île princière ;

Un dessert prometteur, élégant et racé.

Parfum du chocolat, puissamment diffusé

À travers ses arômes dans un cœur onctueux

De ganache fondante, de violette infusée,

Un bouquet desaveurs, intense et généreux,

Qui se révèle en bouche et nous fait voyager.

Une échappée de baies en flétrissure douce,

Lie de vin, violacée, noir-pourpre vernissée,

Apporte sa fraîcheur au gourmand paysage

Par un nid de groseilles et de cassis sauvages,

Au milieu de ces crêtes aux pentes escarpées.

Délice haute couture, tartelette haut de gamme,

Carte blanche laissée par un homme de style,

Un grand nom de la mode*, fantasque et volubile,

Qui marqua les esprits de son temps et d’après,

À un autre talent, maître chocolatier,

Artiste pâtissier au vaste savoir-faire

Et vraie simplicité, pour créer ce concert

Qui fasse la part belle aux notes raffinées,

Aux harmonies subtiles, l’originalité

Liée à l’excellence lui offrant de trôner

Au centre d’un ouvrage savamment composé.

Extrême tentation, pour la joie des gourmets ;

Juste satisfaction d’un défi remporté

Haut la main par celui qui a su enchanter

Nos âmes désireuses de passions partagées,

D’un univers de rêve au charme inégalé

Dont l’œuvre signature est l’inspirant reflet.


*M. Karl Lagerfeld, grand couturier et styliste allemand

aux multiples facettes et talents.

L’Abricot Lavande

– À Jean-François Petit, maître pâtissier chocolatier,

Aurore Capucine, 3 rue de Rochechouart, Paris 9e –


 

Délice d’abricots sur un lit de lavande,

Corole de soleil fleurant bon la Provence,

Pétales orangés, tartelette gourmande ;

Fine pâtisserie d’un artisan français

Qui chante l’art de vivre et vient le sublimer.

Vibration de couleurs et de goûts contrastés,

Accords de fleurs mêlés à la saveur du fruit,

Symphonie de douceur et note acidulée

Venant avec bonheur réveiller le palais ;

Un caprice des sens trop vite évanoui.

Sous le faisceau du phare

– À T. L.-C. –


Sous le faisceau du phare, dans l’antre des étoiles,

Des segments bleuissant dressent dans la nuit noire

Leur profil lumineux aux contours épurés.

Sous ce brillant halo, devant nous se dévoile 

L’éblouissant tracé du dessin stylisé                     

De cette architecture surgissant du passé,

Soulignant ses volumes de reflets indigo.

La porte lumineuse nous invite à passer

Dans l’univers des songes, aux rêves esquissés,

Jusqu’aux vagues bruissantes s’échouant sur la plage,

Soulignant le rivage d’une écume argentée.


D’après la sculpture, haute de neuf mètres, de l’artiste espagnol Juan Garaizabal,

« Memoria Urbana : Les Bains Napoléon ».

Exposition organisée par la ville de Biarritz, en septembre 2025, lors de festivités lumineuses

ayant pour thème « Patrimoine architectural ».

Eloquence

– À ma fille –

Brillant tournoi, superbe lieu, instance au cadre prestigieux,     

Drapeaux fièrement alignés sur un parterre ensoleillé,

Après tant de mots en cascade, de recherches développées,                            

D’analyses réalisées dans un délai si limité ;       

Tant de questionnements posés, d’argumentaires réfutés                                    

Qui surprennent et interrogent, sans que l’on veuille le montrer,    
      

Entre le style et le phrasé, une poésie qui s’échappe 

De certains textes ciselés, enchantant l’oreille aux aguets,

Pour défendre avec élégance des opinions contradictoires

Que l’on a mission d’incarner au cours de joutes oratoires                         

D’une jeunesse passionnée, impressionnant son auditoire.

Bravo pour cet art maîtrisé, pour ces performances verbales,       

Ces mots vibrants, ces mots tranchés, si fluidement déclamés,

Ces sujets de fond exposés, d’une éloquence magistrale,

Devant un jury concentré et des candidats en escale

Voguant sur les flots bouillonnants d’un langage aussi inspiré.

Puis, quand l’exploit est terminé, après une lutte loyale,     

Même si l’on est écarté de la compétition finale,

Prendre enfin le temps de souffler, fier du parcours déjà mené,

Grandi d’avoir participé, en ayant tout de soi donné ;  

Laisser le calme retomber et le silence se poser, 

Se libérer du stress intense qu’il aura fallu dépasser ;                 

Pendant que la soirée s’avance, goûter ce repos mérité,      

Tandis que s’allume la lune au cœur d’une nuit étoilée.

Grand Palais, salon d’art

– À Hovhannès –

Dans cet océan gigantesque

Recelant tant d’œuvres humaines,

Qu’est-ce qui fait que l’on s’arrête

Devant une huile ou un pastel,

Une sculpture, une aquarelle,

Une photo dans un sous-verre ?

Qu’est-ce qui touche en profondeur

L’être au point de le captiver,

L’œil vif et interrogateur,

Pris dans ses songes intérieurs,

Intrigué, fasciné peut-être,

Par ce qu’un autre a pu créer ?

Qu’est-ce qui charme ou qui saisit,

Dans ce que l’on a regardé ?

Quel est le point qui a vibré

Sur le nuancier de l’esprit ;

Un talent rare dont l’étincelle

Réveille notre âme endormie ?

Une émotion qui nous appelle

Du plus profond de nos envies ?

Cela nous fait pousser des ailes,

Dès lors que nous sommes conquis,

Découvrant d’autres passerelles

Nous apportant par leur magie

Des univers qui nous emmènent

Vers une possible embellie

De l’art que sans cesse on malmène

Mais qui réenchante la vie.