Soleil d’Azur

Je n’ai pas ce soleil
Qui embrase le ciel
Des feux de son couchant,
Et colore la mer
De ses reflets changeants

Je n’ai ni ces Cactus
Ni ces Eucalyptus,
Pas plus d’orange amère
Que Mimosa d’hiver,
Je n’ai pour ces odeurs
Que des marchands de fleurs
Aux bouquets sans chaleur…

Et moi qui vis ici
Dans ce Paris trop gris,
En manque de tendresse,
Je t’écris l’allégresse
De te savoir partie
Au pays de tes rêves,
Même si tu en as
Quelquefois du dépit,
Tu le surmonteras
Fièrement, mon Amie.

Je ne sais pas ta peine
Mais je suis avec toi
Pour te dire à l’oreille
Que tu dois croire en toi,
À la vie qui renaît
Au matin qui revient,
Au bonheur qui paraît
Quand on l’attend le moins !

Mentir

J’ai menti pour paraître, j’ai menti pour tricher,
J’ai menti par faiblesse ou par nécessité,
J’ai menti par pudeur ou bien par lâcheté,
Menti quand j’avais peur de dire la vérité.

Telle que je me voyais je ne m’acceptais pas…
J’ai menti pour qu’on m’aime ;
J’aurais tant voulu être ce que je n’étais pas !

À vouloir se forger une autre identité
On découvre le poids de ce frère siamois
Qui est « vous » pour les autres et vous trahit parfois,
Car on ne tire pas les ficelles
D’un double sans qu’il se réveille
Et n’échappe à votre tutelle,
Sans crier gare, un jour ou l’autre !

Et puis j’ai accepté d’être ce que j’étais…
C’était peut-être moi que je voulais duper,
Mais ça n’a pas marché. J’ai compris qu’à tromper,
On abaissait son âme au lieu de l’élever.

J’ai payé mes erreurs passées
Comme je paierai les prochaines,
Mais lorsque je t’ai rencontré
Je n’avais pas brisé mes chaînes.
Dans tes yeux j’ai puisé le feu
Et j’ai pu liquéfier mes fers.

Malgré cela je m’aperçois
Que même lorsque l’on se livre
On est rarement bien compris.
La réalité nous délivre 
Mais d’autres filets nous ont pris
Et je ne me reconnais pas
Dans ce que j’entends dire de moi…

Je mentais pour mieux me défendre,
Je mentais pour me protéger,
Mais lorsque quelqu’un peut comprendre
C’est plus facile d’assumer
Sa vérité.

Goûter la nuit

Je ne pense qu’à toi
Et je ne peux l’écrire
C’est comme si mon cœur
Ne savait plus le dire ;

Car comment exprimer
Cette grande émotion
Qui m’aura submergée,
Sans parler de bonheur
Sans parler de douceur
Et sans me répéter ?

Or si l’amour te paraît vain
En ce jour de Saint-Valentin
Peut-être bien que tu as tort.
Sache que nul n’est orphelin
Quand il est aimé de quelqu’un
Chaque matin un peu plus fort.

Aujourd’hui ne peut effacer
Les meurtrissures du passé
Mais demain est prêt à éclore…
Si tu veux je viendrai encore
Goûter la nuit à tes côtés.

Soleil d’hiver

Soleil d’hiver sur l’Opéra
Et dans mon cœur la grande joie
D’être avec toi.
C’est si doux de prendre le temps
De s’arrêter quelques instants
Dans un chaleureux tête-à-tête
Qui, jusqu’aux jours qui le précèdent,
Est une fête.

Nous deux c’est sans conteste
Une intelligence de l’âme
Une compréhension du cœur
Une redoutable exigence
Une communion de valeurs
Une touchante connivence
Qui nous attirent et nous exaltent…

Aussi j’aimerais bien
Te revoir davantage
Afin que l’on partage
D’autres de ces moments ;
J’ignore tellement
Ce que sera demain…
Les choix qui nous attendent
Bien que l’on s’en défende
Transformeront nos liens.

J’apprécie trop ton Amitié
Pour ne pas passer à côté
En la remettant à plus tard ;
C’est une relation si rare !
Je ne veux pas la gaspiller.