Poison

Ami, quels sont les mots
Qui pansent le moins mal
Les blessures de l’âme,
Et quelles sont les caresses
Qui calment les douleurs
Des brûlures du cœur ?

Quels sont les termes qui consolent ?
Oh dis-les, redis-les encore,
Je me sens si abandonnée…
N’ai-je pas assez patienté ?

Un poison fulgurant
S’infiltre dans ma tête,
Et se glacent mes veines
Et se fige mon sang,

Pourquoi faut-il toujours
Tomber un peu plus bas,
Quand on croit à l’amour
Et que l’on vit pour ça ?!

Je t’ai aimé

J’ai aimé ton refrain
Est-ce qu’il n’en reste rien ?
J’avoue ne pas savoir
Si j’ai classé l’histoire
Au fond de mon passé,
Ou si c’est ma mémoire
Qui s’en est emparée…

Peut-être que ce feu
Qui couvait sous la cendre
Prêt à se raviver
Au premier Alizé
Est à jamais noyé ?

C’est ce que tu voulais.

J’ai reçu ton message,
Comme le témoignage
D’une étrange amitié
Qui ne peut exister
Tant que le vide immense
Que tu pouvais combler
N’est pas utilisé.

Le temps guérit de tout,
Il me sera précieux
Pour oublier tes yeux
Pour oublier ta peau,
Pour oublier qu’à deux
Le monde est bien plus beau.

L’amoureuse est en deuil
Et l’amie réfléchit
Pour tirer les leçons
Des échecs de sa vie.

Ami je te souhaite,
Enfin, je vous souhaite
Tout le bonheur dont j’ai rêvé
Le jour où je t’ai rencontré.

Non retour

Le ciel soudain s’est obscurci
Et la pluie s’est changée en grêle,
Les dernières feuilles ont frémi
Aux branches des arbres si frêles.

Lors le tourbillon s’est levé
Et tous les sapins enneigés
D’une blancheur artificielle,
Sur le trottoir se sont couchés.

Je sais déjà que je préfère
M’incliner avant que ne soit
Atteint le seuil de non retour
D’un tendre et douloureux amour.

Oh je voudrais tant que ta belle
Revienne bientôt dans ta vie
Si tu n’es heureux qu’auprès d’elle.

Je sais que je suis en sursis,
Que ton cœur battait pour le sien,
Et si ça peut t’aider
À me le dire en face,
Sache que je ne t’en voudrai point
De « partir » si tu la rejoins.

Rétrospective

Tu étais là quand j’allais mal,
Pour me remonter le moral,
Pour me soutenir dans la noire
Période de mes examens…
Quand tu t’es déplacé pour voir
Ce que j’avais fait de mes mains,
Ça valait bien toutes les larmes
Versées en vain.

Quand je suis arrivée, blessée,
Quand j’ai tenté de versifier
L’émotion que tu m’inspirais,
Quand j’ai hésité à aimer
Et que tu m’as encouragée
À poursuivre dans cette voie
Sans jamais dénigrer mes choix,

J’ai redouté cette confiance
Que tu avais placée en moi
Comme on mise sur un poulain
Qui débute sur un terrain
Sans savoir s’il lui conviendra…
Et je te dois ce pari-là.

Au restaurant comme au théâtre,
Pour toi j’ai laissé mon cœur battre
Comme pour la première fois ;
La plus sérieuse en tous les cas.

Tu n’as pas répondu à toutes mes questions
Tu ne t’es pas prêté à toutes mes envies,
Mais tu étais présent, et je t’en remercie.
Par cette connivence, depuis plus de deux ans
Tu es mon confident et mon plus cher ami.

Exister

J’étais vieille avant l’âge,
Je suis « nouvelle-née »
Dans cette peau de femme
Que j’avais désertée.

Je ne pourrai jamais
Revenir en arrière,
Entrer, m’asseoir et m’installer
À ton bureau, pour travailler,
Si discrète et réservée,
Tellement fière et troublée…

Et vouloir à la fois
Te plaire et le cacher,
En restant concentrée
Sur ce qu’il fallait faire,
Puisque le temps est compté !

Mais peu à peu tout a changé,
Je me suis sentie exister,
J’ai voulu connaître et aimer
Et tu m’as tellement donné !

Pourtant si j’ai encore
Bien des progrès à faire,
Je sens que mes efforts
Mènent à la lumière
Et sont récompensés.