Soleil d’hiver

Soleil d’hiver sur l’Opéra
Et dans mon cœur la grande joie
D’être avec toi.
C’est si doux de prendre le temps
De s’arrêter quelques instants
Dans un chaleureux tête-à-tête
Qui, jusqu’aux jours qui le précèdent,
Est une fête.

Nous deux c’est sans conteste
Une intelligence de l’âme
Une compréhension du cœur
Une redoutable exigence
Une communion de valeurs
Une touchante connivence
Qui nous attirent et nous exaltent…

Aussi j’aimerais bien
Te revoir davantage
Afin que l’on partage
D’autres de ces moments ;
J’ignore tellement
Ce que sera demain…
Les choix qui nous attendent
Bien que l’on s’en défende
Transformeront nos liens.

J’apprécie trop ton Amitié
Pour ne pas passer à côté
En la remettant à plus tard ;
C’est une relation si rare !
Je ne veux pas la gaspiller.

Il

Il veut les tournées et la scène,
Lorsque enfin le rideau se lève 
Dans une explosion de lumière,
Et que l’artiste face au public
Déploie ses multiples facettes ;

Il veut cette vie de bohème,
L’instant unique et éphémère
Qui prend le comédien aux tripes,
Au moment de franchir la piste ;

Il veut cette fuite grisante,
Les feux de la rampe
Le fard, les paillettes,
Et la performance
Toujours grandissante
D’un pari qu’il tente
Juste pour lui-même.

Il a le monde à découvrir
Il a la Terre à parcourir,
Il veut tant voir et tant connaître
Que ça me fait tourner la tête.

Je ne suis pas vraiment sportive
Je n’ai rien d’une aventurière,
Pourtant s’il me le demandait
Moi je serais prête à le suivre ;
Globe trotter ou costumière,
À l’étranger ou dans un cirque…

Même s’il s’en allait sans moi
Je le pousserais à partir
Vers cet inconnu qui l’attire ;
Pour qu’il aille au bout de ses rêves,
Pour qu’aucun boulet ne l’enchaîne,
Parce que je l’aime et qu’il n’a pas
Encore vraiment trouvé sa voie.

Et si ça l’éloignait de moi,
Que j’en éprouve du chagrin,
Je voudrais qu’il n’en sache rien.
Si tel devait être son choix                                             
J’accepterais de n’être pas
Celle qu’il aimera demain.

Poison

Ami, quels sont les mots
Qui pansent le moins mal
Les blessures de l’âme,
Et quelles sont les caresses
Qui calment les douleurs
Des brûlures du cœur ?

Quels sont les termes qui consolent ?
Oh dis-les, redis-les encore,
Je me sens si abandonnée…
N’ai-je pas assez patienté ?

Un poison fulgurant
S’infiltre dans ma tête,
Et se glacent mes veines
Et se fige mon sang,

Pourquoi faut-il toujours
Tomber un peu plus bas,
Quand on croit à l’amour
Et que l’on vit pour ça ?!

Je t’ai aimé

J’ai aimé ton refrain
Est-ce qu’il n’en reste rien ?
J’avoue ne pas savoir
Si j’ai classé l’histoire
Au fond de mon passé,
Ou si c’est ma mémoire
Qui s’en est emparée…

Peut-être que ce feu
Qui couvait sous la cendre
Prêt à se raviver
Au premier Alizé
Est à jamais noyé ?

C’est ce que tu voulais.

J’ai reçu ton message,
Comme le témoignage
D’une étrange amitié
Qui ne peut exister
Tant que le vide immense
Que tu pouvais combler
N’est pas utilisé.

Le temps guérit de tout,
Il me sera précieux
Pour oublier tes yeux
Pour oublier ta peau,
Pour oublier qu’à deux
Le monde est bien plus beau.

L’amoureuse est en deuil
Et l’amie réfléchit
Pour tirer les leçons
Des échecs de sa vie.

Ami je te souhaite,
Enfin, je vous souhaite
Tout le bonheur dont j’ai rêvé
Le jour où je t’ai rencontré.

Non retour

Le ciel soudain s’est obscurci
Et la pluie s’est changée en grêle,
Les dernières feuilles ont frémi
Aux branches des arbres si frêles.

Lors le tourbillon s’est levé
Et tous les sapins enneigés
D’une blancheur artificielle,
Sur le trottoir se sont couchés.

Je sais déjà que je préfère
M’incliner avant que ne soit
Atteint le seuil de non retour
D’un tendre et douloureux amour.

Oh je voudrais tant que ta belle
Revienne bientôt dans ta vie
Si tu n’es heureux qu’auprès d’elle.

Je sais que je suis en sursis,
Que ton cœur battait pour le sien,
Et si ça peut t’aider
À me le dire en face,
Sache que je ne t’en voudrai point
De « partir » si tu la rejoins.