Aux fragiles frontières
De la nuit et des rêves
Il y avait ta voix,
Apaisante caresse
Enveloppant mon cœur
D’une intime tendresse
Aux fragiles frontières
De la nuit et des rêves
Il y avait ta voix,
Apaisante caresse
Enveloppant mon cœur
D’une intime tendresse
Je te verrai, c’est vrai,
Bien que d’un peu moins près,
Et je t’entendrai rire
Et deviser gaiement,
Ou parler gravement
De ces événements
Qui marquent le présent
De leur sceau infamant
Je te verrai, c’est vrai,
Comme une bonne amie
Sincère et dévouée
Qui se tient en retrait
Et ne fait pas de bruit,
Pour ne pas déranger
L’ordre préétabli
D’avant son arrivée
Je te verrai, c’est vrai,
Entre le feuilletage
De ce prisme social,
Dans le temps imparfait
Qui nous est accordé,
Et ferai de mon mieux
Pour que tu sois heureux,
Mais j’aurai des regrets.
J’aime les jours riants, aux baisers d’hirondelles,
L’air chaud et transparent parfumé de printemps,
La douceur de l’aurore aux fugues éphémères
Et celle du couchant aux teintes d’orient.
J’aime les jours riants, embaumés de troène,
La fleur de papillon s’éveillant prestement,
Le figuier odorant, l’ombre fleurant la terre,
La caresse des anges dans le souffle du vent.
J’aime les jours riants de tendresses humaines,
Les cadeaux de la vie partagés simplement,
Les bouffées de bonheur qui soudain nous traversent,
Les âmes habitées du feu des sentiments.
Quelles chances avions-nous
De pouvoir nous rencontrer,
Éloignés de tant de lieues,
Séparés de tant d’années ?
Quelles chances avions-nous ?
Si peu en réalité,
Qu’il est assez singulier
De pouvoir l’envisager
Quelles chances avions-nous ?
Je ne le saurai jamais,
Mais la vie a décidé
De mêler nos destinées
– Pour ma fille –
Elle veut un poème d’amour,
Quelle requête surprenante ;
Je lis dans ses yeux l’espérance
De découvrir ces vers un jour
Elle veut un poème d’amour
Mais le sujet est délicat,
Intime et si vaste à la fois ;
Comment répondre à sa demande ?
Cela ne se commande pas
Elle veut un poème d’amour,
Comme mes écrits d’autrefois ;
Quand s’exaltaient les sentiments
D’une âme solitaire et tendre
Au cœur tremblant et maladroit
Elle veut un poème d’amour
Qui mette son cœur en émoi ;
Un poème de troubadour
Chantant une nouvelle fois
Ce bonheur et ces tourments-là
Elle veut un poème d’amour
Inspirant l’imagination,
De ceux qui donnent le frisson
Et vous transmettent pour toujours
La lueur d’un enchantement,
Dans l’absolu des sentiments
Elle veut un poème d’amour,
Dans la fougue de sa jeunesse
Brûlant d’un désir palpitant,
Portée par la douce allégresse
D’arriver dans la cour des grands
Elle veut un poème d’amour,
Et je n’ai pas ce qu’elle attend.