Je te verrai

Je te verrai, c’est vrai,

Bien que d’un peu moins près,

Et je t’entendrai rire

Et deviser gaiement,

Ou parler gravement

De ces événements

Qui marquent le présent

De leur sceau infamant

Je te verrai, c’est vrai,

Comme une bonne amie

Sincère et dévouée

Qui se tient en retrait

Et ne fait pas de bruit,

Pour ne pas déranger

L’ordre préétabli

D’avant son arrivée

Je te verrai, c’est vrai,

Entre le feuilletage

De ce prisme social,

Dans le temps imparfait

Qui nous est accordé,

Et ferai de mon mieux

Pour que tu sois heureux,

Mais j’aurai des regrets.

J’aime les jours riants

J’aime les jours riants, aux baisers d’hirondelles ;

L’air chaud et transparent parfumé de printemps,

La douceur de l’aurore aux fugues éphémères

Et celle du couchant aux teintes d’orient

J’aime les jours riants, embaumés de troène ;

La fleur de papillon s’éveillant prestement,

Le figuier odorant, l’ombre fleurant la terre,

La caresse des anges dans le souffle du vent

J’aime les jours riants de tendresses humaines ;

Les cadeaux de la vie partagés simplement,

Les bouffées de bonheur qui soudain nous traversent,

Les âmes habitées du feu des sentiments.