Rétrospective

Tu étais là quand j’allais mal,
Pour me remonter le moral,
Pour me soutenir dans la noire
Période de mes examens…
Quand tu t’es déplacé pour voir
Ce que j’avais fait de mes mains,
Ça valait bien toutes les larmes
Versées en vain.

Quand je suis arrivée, blessée,
Quand j’ai tenté de versifier
L’émotion que tu m’inspirais,
Quand j’ai hésité à aimer
Et que tu m’as encouragée
À poursuivre dans cette voie
Sans jamais dénigrer mes choix,

J’ai redouté cette confiance
Que tu avais placée en moi
Comme on mise sur un poulain
Qui débute sur un terrain
Sans savoir s’il lui conviendra…
Et je te dois ce pari-là.

Au restaurant comme au théâtre,
Pour toi j’ai laissé mon cœur battre
Comme pour la première fois ;
La plus sérieuse en tous les cas.

Tu n’as pas répondu à toutes mes questions
Tu ne t’es pas prêté à toutes mes envies,
Mais tu étais présent, et je t’en remercie.
Par cette connivence, depuis plus de deux ans
Tu es mon confident et mon plus cher ami.

Exister

J’étais vieille avant l’âge,
Je suis « nouvelle-née »
Dans cette peau de femme
Que j’avais désertée.

Je ne pourrai jamais
Revenir en arrière,
Entrer, m’asseoir et m’installer
À ton bureau, pour travailler,
Si discrète et réservée,
Tellement fière et troublée…

Et vouloir à la fois
Te plaire et le cacher,
En restant concentrée
Sur ce qu’il fallait faire,
Puisque le temps est compté !

Mais peu à peu tout a changé,
Je me suis sentie exister,
J’ai voulu connaître et aimer
Et tu m’as tellement donné !

Pourtant si j’ai encore
Bien des progrès à faire,
Je sens que mes efforts
Mènent à la lumière
Et sont récompensés.

Alors que tout commence

Trop de silences au bout du fil
Et la distance se dessine
Plus clairement entre nous deux,
Ça veut dire quoi, s’aimer un peu ?

Moi qui voulais m’appartenir,
Mes sens à présent me dominent
Et dès qu’il peut te revenir,
Mon cœur est un peu plus fébrile.

Oh! pourquoi tous ces doutes
Et ce grand désarroi
Quand je sens que ta route
Se poursuit loin de moi ?

Déjà qu’il est des mots
Que j’hésite à redire,
Des gestes pourtant beaux
Que je n’ose pas faire…

Je ne vais pas, pour t’oublier
Avaler trop de somnifères,
Ni ne veux te faire endosser
Le contrecoup de mes désirs.

Vois-tu je ne sais pas
Aimer en pointillés.
J’ai besoin de donner
Et j’ai besoin de toi ;

J’ai besoin d’un chez-moi
Où il fasse bon vivre
J’ai besoin de deux bras
Pour m’emporter captive,

J’ai besoin de quelqu’un
Qui aille de l’avant,
Et veuille d’un jardin
Où se cache un enfant.

À quoi bon t’implorer…
Je ne veux m’avilir
Ni ne veux t’imposer
Un quelconque avenir,
S’il va contre ton gré !
Est-ce si difficile
D’aimer et d’être aimé ?

La vie pour moi c’est très sérieux
Et l’amour, ça n’a rien d’un jeu.
Quand je suis dans tes bras
Vois-tu, je ne joue pas.

Et peut-être que toi non plus ?
Cette histoire est si farfelue
Que parfois je m’y perds…
Tout ça n’est pas bien clair.

J’en demande beaucoup
Mais vraiment, est-ce trop ?
J’aime mes lèvres sur ta joue
Et j’aime tes mains sur ma peau.

Est-ce que tu t’en iras
Comme d’autres avant toi ;
Alors que tout commence,
Alors que tout flamboie ?

Le diable

Si le diable a tes yeux
Si le diable a ta bouche,
Si le diable a tes mains,
Tes doigts quand ils me touchent,

Si le diable a ta peau
Et tes lèvres si douces,
Si le diable est un clown
Baladin, saltimbanque
Et s’il me joue des tours
Qui pour mieux me séduire
Sauront me faire sourire,

Si parfois il se couche
Avant la nuit tombée
Pour me porter l’amour
Que je lui demandais,

Alors tu dis la vérité,
C’est bien le diable qui me plaît !

Le manque

Pour moi c’est plus qu’une aventure
J’ai répudié ma solitude
Sur simple pression de ta main,

J’observe les arbres changer
Je vois leurs feuilles se colorer
Et de toi je ne sais plus rien.

J’avoue manquer de fantaisie
Et ne pas être très jolie
Dois-je pour autant t’attendre en vain ?

Bien sûr d’autres m’ont approchée
Mais pour moi ça n’a rien changé
Je n’ai fait que créer des liens.

Vivre cela ne suffit pas
Je rêve une pause parfois
Où ton cœur battrait près du mien,

Tu me dis d’écouter mes sens
Mais je vis trop mal ton absence
Est-ce que tu ressens cette faim ?

Je sais n’être pas tout pour toi
Je t’en demande moins que ça
Qu’importe si c’est mal ou bien,

Pour s’aimer il n’est pas trop tard
Mais encore faudrait-il y croire
Pour éclairer le quotidien.

J’entends le vent dans les bosquets
Je vois le soleil se coucher
Ce n’est pourtant pas toi qui viens.