Quel bonheur de flâner

Quel bonheur de flâner dans la douceur de mai
Et de déambuler ainsi à tes côtés
Dans la tendre chaleur d’une fin de journée ;
Quel bonheur d’être là, sans nul autre désir
Que de boire en chemin l’eau claire du calice
Empli par le ruisseau que ton esprit irrigue
 
Quel bonheur de guetter dans l’éclat de tes yeux
L’expression magnifique de ta joie intérieure,
La beauté de ton âme, la bonté de ton cœur,
Qui triomphent des drames dans un éclat de rire
 
Quel bonheur de goûter à ces précieux instants,
De les apprécier à leur juste valeur,
En sachant que demain sera un autre temps
Qui s’accompagnera de son lot de tourments ;
Qu’il y aura toujours des ciels gris, des orages,
De terribles hivers et d’éternels printemps.
 
Mais pour l’heure il est bon simplement de flâner
Dans la tendre chaleur d’une fin de journée.

La plus belle fille

La plus belle fille sur Terre,
N’est-ce pas celle-là même
Qui égrène ses arpèges
Et fait vibrer en douceur
Ta mélodie intérieure ?
 
Celle qui est simple et vraie,
Qui fait fi des apparences,
Accompagne tes errances,
T’écoute avec intérêt ?
 
C’est celle qui te convient,
Celle qui te tient la main
Pour marcher sur le chemin
Malaisé du quotidien ;
 
La plus belle fille du monde
Qu’elle soit rousse, brune, blonde,
C’est celle que tu espères
Avec ton cœur de poète.

Frissons

Frissons de chair sous la peau nue
Papillonnement du désir,
Alchimie d’atomes crochus.
Doux abandon des corps vaincus,
Harmonie des pleins et des vides…
L’amour est une poésie
Quand deux âmes sont réunies.
 
Tension intense et contenue
Libération des forces crues
Abandon des craintes stériles,
Des résistances sous-jacentes
Et des agissements serviles ;
Émotions vraies à corps perdu.
 
Regards connus ou inconnus,
À l’instant de changer de rôle ;
Tendresse des mains qui se frôlent
Et des souffles qui se mélangent…
Nouvelle partition des sens.

Aujourd’hui

Aujourd’hui je ne pourrai pas

Glisser ma paume dans la tienne,

Poser mes lèvres sur ta joue

Presser mon corps sur ton corps même,

Caresser de ma main ton cou

Aujourd’hui je ne viendrai pas

Écouter tes récits,

Présents ou d’un autre âge,

Tes propos véhéments

Ou tes paroles sages,

Ni placer sur le grill

De ta plaque électrique

Un épi de maïs,

Blond, juteux et sucré,

Cuisson improvisée

Testée en amoureux

Pour un repas léger

À déguster à deux

Aujourd’hui tu seras

Dans mon cœur et ma tête,

Mes langoureux soupirs,

Dans mes cellules mêmes,

Dans ce chant qui m’inspire,

Dans le printemps à naître

Dans l’air que je respire,

Et le tendre poème

Que je viens de t’écrire.