Mon ami du bout du monde

– À l’amitié –


Mon ami du bout du monde
Passent les jours dans la ronde
Où s’entrelacent nos vies,
Au rythme de nos écrits.
 
Mon ami des grands espaces
Dont l’accent chante la grâce
Des oiseaux de ton pays ;
Des forêts et des prairies,
Des étés d’azur brûlant,
Des automnes flamboyants,
Des hivers laqués de blanc
Ou des verdoyants printemps.
 
Mon ami des grandes villes
Où se mêlent, si fragiles,
Entre métal et ciment,
Tant de gens si différents
 
Qui s’expriment sur ces murs
De béton qui nous enferment,
Par les cris ou les murmures
Des graffiti qu’ils écrivent,
Réveillant l’âme soumise
Que la vie contemporaine
A laminée sans effort ;
Bleus à l’âme ou mornes rêves
Que le cœur vaincu déplore.
 
Mon ami épistolaire,
Amoureux de poésie
Et de ce vocabulaire
Qui donne tout son cachet
Aux francophones récits ;
C’est en portant les valeurs
De l’amitié et du cœur
Que nous nous sommes trouvés,
Apprivoisés et compris.

Nous retrouver

Aurons-nous l’occasion de nous retrouver seuls,

Vraiment seuls, toi et moi, ici ou autre-part,

Quel que soit cet endroit, si tu es vraiment toi ;

Dans ton intégrité, sans cuirasse et sans fard

Sans un moral en berne, sans un virus qui traîne,

Sans travail en retard, fatigue cumulée,

Sans pesants maux de tête et sans sourcils froncés,

Sans rappel d’échéance pour facture impayée,

Sans lettres de relance, sans agios versés,

Sans dettes qui prolongent l’appel du banquier

Pour laminer nos songes et mieux nous accabler ?

Aurons-nous l’occasion de nous retrouver seuls,

Rien que nous, et le goût d’une paix retrouvée,

Avec du temps pour rire et du temps pour parler,

Du temps pour s’écouter, l’esprit clair et léger,

Du temps pour se comprendre et du temps pour s’aimer,

Pour vivre, pour chanter et pouvoir savourer

Malgré l’adversité, ce qui nous est donné ?