Regards

Calé dans sa poussette, son bébé le regarde ;
Il regarde l’écran,
Tellement passionné par son jeu captivant
Qu’il en oublierait presque qu’il n’est plus cet ado
Qui jouait jour et nuit à des jeux vidéo.
 
Sage comme une image, son bébé le regarde
Puis émet faiblement un doux gazouillement ;
Jetant un bref coup d’œil le père alors lui tend
Un beau pavé tactile, coloré et brillant
 
Mais le petit enfant, ignorant ce présent
Qui ne correspond pas à son besoin profond
D’amour et de tendresse, de communication,
Détourne le regard bien ostensiblement
 
Et le jeune papa qui ne s’attendait pas
À si peu d’intérêt pour ce nouveau jouet,
Le range sans tarder, négligeant son bébé,
Sans même être conscient de passer à côté
 
Des liens inestimables que tisse le regard,
Avant de replonger sans aucun état d’âme
Dans son activité préférée du moment…
Son bébé le regarde ;
Il regarde l’écran.

Merci Maman

À ma mère, et à toutes les Mamans… –


Pour toutes les nuits de veille

Les soins donnés patiemment,

Les aides pour les devoirs

Les révisions de leçons

Merci pour toutes ces choses

Qui nous semblaient naturelles,

Le ménage, la vaisselle,

Le linge et les commissions


Merci pour ton dévouement ;

Pour avoir encouragé

Toutes nos activités,

Malgré ce rêve brisé

Lorsque tu étais enfant,

Merci pour le temps passé

À écouter patiemment

D’interminables récits,

À chaque âge de nos vies

Et de toujours t’inquiéter

Pour le présent, l’avenir,

Pour tout ce qui nous arrive

À nous et à nos enfants…

Merci d’être ma Maman.

Elles partent aujourd’hui

– À mes filles –


Elles partent aujourd’hui et quittent la maison,
Je ne croiserai plus leurs sourires taquins
Leurs échanges houleux, leurs blâmes quotidiens,
Leurs fous-rires joyeux et leurs sombres matins ;
 
Leur envie de chanter sur des airs à la mode,
De révolutionner le monde et la maison
En voulant déplacer la table, la commode,
Ou de rester tranquille, lambiner au salon.
 
Elles voguent aujourd’hui vers d’autres horizons.
Auront-elles changé quand elles reviendront ?
Il faudra retrouver les gestes délaissés,
Les discours incessants, les joutes enflammées,
Les élans maternels gentiment rabroués.