Départ

– À ma fille –


La nuit était bien noire quand nous sommes parties,
Le trottoir résonnait de l’étrange musique
Que font nos pas avant que s’éveille la ville.
 
Il faisait encor doux, les oiseaux gazouillaient
Comme un matin de mai, bien qu’on soit fin novembre,
Et je t’accompagnais où ton cœur te guidait,
Profitant des instants où l’on était ensemble,
Avant que tu ne partes une semaine au loin
Étudier au lycée de l’internat de Reims.
 
Dans le métro déjà, peu à peu tu songeais
À ces futurs trajets que tu ferais sans moi,
Et je t’ai vue sourire, une nouvelle fois
Pendant que pianotaient avec agilité
Tes doigts sur l’écran lisse, tactile, d’un portable,
Outil indispensable aux jeunes de ton âge
Te reliant aux autres ; échangeant des messages
Avec tes équipières, tes copines de classe…
 
Je voyais le visage d’une jeune fille calme
Qui semblait plus sereine, plus heureuse de vivre,
Et moi qui suis ta mère, attendant ton départ,
Debout et solitaire sur le quai de la gare,
J’en ai été plus fière que je ne saurais dire.

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