Je t’ai laissée

– À ma fille –


Je t’ai laissée toute seule, avec ton gros sac à dos,
Toute seule à cette table, avec un chocolat chaud
 
Un chocolat chaud fumant, déposé sur un plateau,
Un plateau dans une gare, attendant que le panneau
Le panneau bleu des départs ou l’annonce par micro,
Micro à la voix suave signalant avec des mots
Des mots distincts et courtois, comment rejoindre illico
Illico presto les quais des trains internationaux.
 
Je t’ai laissée toute seule, avec ton pesant fardeau,
Fardeau alourdi de livres qui pesaient plusieurs kilos,
Kilos de littérature choisie avec le brio
Brio d’un esprit curieux de se plonger dans les mots ;
Mots d’autrices et d’auteurs qui t’entraîneront plus haut
Plus haut que pourraient le faire médias et jeux vidéo.
 
Je t’ai laissée toute seule, avec le cœur un peu gros,
Gros d’un amour maternel, triste que tu sois bientôt
Bientôt loin de ta famille, même si grâce aux textos,
Aux textos et au portable, je peux entendre l’écho
L’écho de ta voix ravie de te trouver à nouveau,
 
À nouveau dans cette ville dont tu aimes le château,
Le château et l’atmosphère, les promenades à vélo
À vélo pour explorer la forêt, incognito,
Incognito et comblée d’écouter les chants d’oiseaux
Les chants d’oiseaux et la flûte, le clavecin, le piano ;
Piano dont tes doigts agiles puisent de beaux concertos.
 
Je t’ai laissée toute seule, et je reste avec mes mots…

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